Pandemonium avait tout pour être un tournant risqué : après plusieurs projets marquants (Xeu, Ce monde est cruel), et d'autres plus difficiles à digérer comme V et sa réédition.
Globalement, les prods se démarquent par leur efficacité. Certaines instrumentales paraissent un peu prévisibles, mais la trame globale tient bien la route et évolue intelligemment au fil des morceaux. Mention spéciale à l’instru old-school de “93 milliards”, qui ramène un souffle inattendu et bienvenu. Sans être révolutionnaire dans son écriture, Vald parvient à garder un équilibre. S’il n’innove pas radicalement par rapport à Ce Monde est cruel ou Xeu, Vald reste sur un niveau très solide, nettement supérieur à celui de V. Sa voix et son interprétation, notamment dans les passages plus sombres, apportent beaucoup de crédibilité à l’ensemble. Des titres comme 93 milliards, Fumée et Régulation montrent un Vald en pleine maîtrise. La cohérence globale et la sincérité du propos marquent des points. Certains morceaux peinent à convaincre (Superman, Darknet), et l’album manque peut-être d’un vrai risque artistique.
Pas de révolution donc, mais une confirmation : Vald reste l’un des rappeurs les plus solides et consistants de la scène française.