Je n'aime pas les humains. Je suis gentil avec eux. Je ne veux de mal a personne. Mais je ne suis pas conçu pour me reconnaître en eux. Je préfère de loin les écorchés, les balafrés, les génies dans l'ombre... Ce sont eux qui apportent une étincelle de vie a ce paysage relativement tumultueux qu'est l'existence. Il y a du beau, incontestablement. Je pense ici a l'enfant. Je les vois comme de petits soleils qui peuvent nous attendrir, nous coller un sourire, nous émouvoir simplement en comparant notre main à la leur,si petite et pourtant porteuse de l'innocence et de l'amour inconditionnel.


Pour le reste, bah, je n'en ai pas réellement quelque chose à foutre. Les nouvelles, la religion, la politique, l'argent... La musique,par contre, vient me chercher au plus profond de ma carapace. Et depuis quelques temps, je ne trouvais rien a me mettre sous la dent a ce niveau. Dans ces moments là, je fais des recherches, je scrute les avis sur des petites perles mais ce que je préfère est, sans contredit, de dénicher quelque chose par inadvertance. Comme Falling in reverse.


La folie du chanteur rejoint ma fibre dramatique. Faut aller écouter les 2 chansons revampées " the drug in me is you" et " im not a vampire". La prestation est juste monumentale tellement il se donne émotivement, allant de la plainte a la rage en parsemant de la douceur tout autant qu'une folie qui peut s'avérer contagieuse si on décide de s'en imprégner. Dans le cas de la chanson qui nous concerne ici, c'est plutôt l'effet crescendo d'un pseudo rap qui s'intensifie en métal lourd au fur et a mesure. Et pour un petit orgasme, l'apothéose arrive a 2:30, ce moment où le chanteur crache sa rage. Pas longtemps, quelques strophes. Mais, simplement, par ces quelques secondes, il réussit a toucher ma fibre schizophrénique, le neurone colérique que j'assome parfois avec l'alcool. Car s'il fallait me laisser exprimer ma rage, les inégalités, la souffrance, les injustices etc... Bah, il faudrait probablement m'enfermer et même encore, je trouverais un moyen de manger les barreaux. Donc, je porte le masque d'humain, je me conforme aux normes et j'endors le monstre en moi( Popular monster).


Et le message... Un ras le bol total envers les phrases toutes faites, les thérapies insignifiantes qui insistent sur le caractère passager de l'événement perturbant mais qui ne tient pas compte de la nature profonde de l'individu. "C'est juste une phase que tu traverses." Non. J'ai tout essayé pour voir la vie en couleur (... Comprendre ici que l'enfant, grâce à Dieu, sème des couleurs même dans les coins les plus sombres...) Mais, invariablement, ma teinte naturelle revient dans sa palette de gris foncé.


En somme, ce que je préfère d'un individu, c'est sa capacité à me faire simultanément sentir que je ne suis pas seul à être complètement débile, divergent, overthinker, hypersensible, paumé, déboussolé, perdu .. et me faire croire aussi que cette sensation intérieure qui me travaille depuis mon plus jeune âge a sa raison d'être, ne serait ce qu'en l'exprimant par la musique, ou encore, par l'ecriture comme c'est le cas ici. Et cette phrase finale qui pose la question existentielle qui préoccupe l'homme depuis des siècles. On regarde le monde et quand on voit certaines choses ignobles ( ...
pédophilie, dictature, racisme, injustices...), On est en droit de se demander:


Alors...il est où ton Dieu?
(" Oh, where the fuck is your God, now")

Jean-francoisBohémie
9

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Créée

le 12 févr. 2022

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Johnny B

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