La tigresse en solo frappe fort!

« Private Dancer » : c'est un album ciselé ou rien n'est laissé au hasard, ou chaque morceau vous scotch littéralement.
Évidemment, Tina s'est bien entouré et à pris son temps (1983-1984) pour concocter un tel missile.

Avant de parler des morceaux, il faut parler de la production et des sonorités de Tina sur ce disque, bien plus moderne qu'auparavant , définitivement ancré dans son époque.

Fini le rythm'n blues de l'époque avec Ike ou encore le disco-rock 70's : Tina se renouvelle, se modernise et envoie un pop-rock calibré avec quelques passages funky.

C'est « i might have been queen »qui ouvre le bal.
Morceau enjoué et plein de pep's, il y a un beat accrocheur et implacable qui fait monter la tension crescendo. Rien de tel pour ouvrir un disque!

« What's love got to do it »nous entraîne dans une veine plus sensuel.
Car si Tina sait faire du rock puissant , elle se montre également à l'aise dans la pop plus sucré.
Sans tomber dans la soupe FM, on à là une mélodie solide ou Tina chante merveilleusement bien accompagné de quelques cuivres qui enrobe le morceau.
Là encore, le refrain est bétonné et irrésistible.

« Show some respect » nous redonne un peu de ce funk rock carré et impeccable qui avait ouvert le disque.
La recette y est un peu identique, si ce n'est qu’ici, on va encore plus droit au but, c'est plus compact.
L'intro du morceau est plutôt courte et la guitare se permet même un solo bien sympa.

« i cant' stand the rain »est une reprise d'un standard de musique soul , sauf que Tina transforme littéralement le morceau en standard pop/rock, prêt à s'imposer dans les charts.
Boite à rythme implacable et sonorité synthétique sont de la partie : le morceau joue sur les cassures de rythme et Tina s'amuse avec sa voix comme elle veut sur cette partition.

Inutile de rappeler là aussi que le refrain est au petit oignons.

4 titre est c'est un sans faute pour l'instant .

Arrive ensuite le sommet du disque, le fameux « private dancer » .

Sorte de ballade pop avec une bonne dose de rythm'blues et de sonorité jazzy
On revient donc à du sensuel avec ce morceau, sauf qu'ici on est même dans le torride !

Avec 7 minutes 15 au compteur , tout le monde peut se faire plaisir ici .
Le titre prend le temps de nous séduire et débute par une intro très tranquille ou les cuivres font leur effet.
Dès que Tina commence à chanter, on sent qu'on à affaire ici à du très très lourd.

La section rythmique se met en branle et groove comme il faut avec la basse qui ronronne et c'est Jeff beck à la guitare (rien que ça!) qui s'incruste et livre à la guitare une partition d'enfer.
Les cordes sont caressé, y'a un feeling pas possible dans son jeu ,mais le contraire nous aurait étonné venant de la part de Jeff.

Le but est de faire monter la sauce jusqu'à un refrain plutôt énergique qui permet de relâcher la vapeur sur ce titre très sensuel.

On notera que le morceau se permet un passage instrumental assez développé, de toute beauté. Surement mon titre préféré de Tina Turner!

Après une tel tuerie, le disque ne se casse pas la gueule pour autant,
« Let's stay together » (cover de Al Green) est une ballade plus marqué par la soul et le funk, avec une production toujours moderne et qui évoque d'avantage le travail que Tina proposait à l'époque.
Encore un morceau chaleureux et intéressent.

Que dire de « Better be good to me »
Un morceau que tout le monde connaît, qui à été proposé dans l’excellente série « Miami vice », qui passera encore et toujours à la radio .
Pas grand chose à dire en fait ,c'est un classique. Petite mélodie au synthé suivi d'une boite à rythme qui claque, c'est très bien fait,
Le refrain est bien rock, avec Tina qui donne de la voix et quelques lick de guitare.
Rien à redire c'est un classique, encore un !

« Steel claw » est un pur morceau rock, bien énergique et au rythme enlevé.
C'est la guitare qui domine le titre avec un riff bien foutu et et on à même le droit à quelques solo.
Les couplets et le refrain sont envoyés à grande vitesse, c'est du jouissif.

Bien évidemment, Tina sait surprendre et sait resté convaincante quelque soit le style de morceau, donc elle brille ici, surtout qu' il s'agit d'un morceau très rock.

Parce que franchement, quelle femme sait aussi bien chanter sur du rock que Tina ??
La, encore, une belle réussite du disque qui évoque ses anciens titres les plus rock.

On équilibre le tout avec « help »un morceau plus lent et plus posé.
Une ballade pop-rock avec le piano et les chœurs sur le refrain.
C'est mignon, clairement mais ça n'a sûrement pas la force d'un « private dancer » ou d'un what's love got todo it » .
C'est en réalité une reprise des beatles, donc un titre sage mais remanié à la sauce 80's et c'est joliment interprété par Tina.
Pas indispensable mais sympa.

Le disque se conclut sur « 1984 »,un titre de David Bowie qui , initialement , était sur son album « diamond dogs », paru 10 ans auparavant.

La aussi, Tina s 'approprie bien le morceau et lui donne une autre coloration.
Elle conserve les base funky du morceau mais en lui donnant une touche 80's.

Le morceau n'est pas non plus un indispensable mais il reste assez jouissif ; le beat est très rapide, plus speedé que l'original et le morceau reste suffisamment entraînant pour pas qu'on ne s'y s’ennuie.
Un titre bien choisi pour refermé un tel album, qui donnera envie de remettre play et de réécouter tout le disque.

Tina revenait donc sérieusement en force en cette année 84 et elle à pu obtenir le succès qu'elle méritait avec ce disque.
La suite de sa carrière contiendra encore de bons, voir de très bons moments mais je pense que rien en terme d'album ne surpassera celui ci.