A y regarder de près, le nom du premier album de I like Trains est particulièrement bien choisi. Progress-reform un titre constructiviste pour un groupe vêtu sur scène d'uniformes de la Société des Chemins de Fer Britannique. Les Anglais de Leeds soignent la forme et utilisent le progrès pour réformer (autre explication de texte) les sédiments d'un passé de rock brumeux, de la cold wave au mouvement shoegazer. I Like Trains emploie les mêmes astuces, les mêmes effets de guitare, la même emphase sombre. Le chant se veut porteur d'émotions ressemblant parcimonieusement à Morrissey (Terra Nova) plus généralement sépulcral comme Nick Cave. I Like trains pourrait donc être un nouvel avatar de cette réappropriation d'une partie non négligeable de l'histoire musicale britannique des années 80-90 (pensez aux excellents Piano Magic). Plutôt bien inspirée d'ailleurs. Mais en bonne intelligence, le quintette stylise un peu plus sa musique, comme une post-rockisation légère de son background (à la manière de leurs copains de Redjetson). Un peu plus de plage instrumentale, un peu moins de chant…le genre de détail qui change le plagiat en hommage.