chronique écrite en 2003 :


Que reste-t-il du mouvement alternatif qui a soufflé sur la France au milieu des années 80 ? Plus grand chose : Les Béruriers Noirs et la Souris Déglingée ne sont qu'un souvenir lointain, Boucherie Prod a mis la clef sur la porte il y a deux ans, Manu Chao est une superstar. Les nostalgiques peuvent se raccrocher au retour réussi des Wampas et à l'émergence du label Crash Disques (initié par Marsu...il n'y a pas de secret) dans un esprit libertaire similaire à celui de Bondage. Pourtant, les Ludwig von 88 sont bel et bien là et fêtent cette année leurs vingt ans de carrière. L'occasion aussi pour Crash de rééditer l'intégrale du catalogue. "17 tubes pour péter les plombs" (album de reprises : de Sabrina à Queen en passant par Hervé Villard et les Ramones !! ) et "Prophètes et Nains de jardin" ouvrent donc le bal. Ces deux albums ne sont pas les pièces majeures de la discographie : les deux albums cultes "Houlala" et "Houlala 2" sont à venir et espérons qu'il en sera de même pour l'excellent "New Orleans" dans un registre plus sérieux. Ces deux premières sorties permettront en tout cas aux anciens de se remémorer l'esprit déjanté et l'humour absurde des Ludwig, sorte de pendant dadaïste des Béruriers noirs. Même de découvrir que ces olibrius ne sont pas que des musiciens limités et déconnants : certaines reprises témoignent d'un esprit inventif (Come together méconnaissable et très bien). Ces rééditions initieront aussi les nouvelles générations à l'art subtil du pogo. Les Ludwig von 88 resteront sans doute un passage obligé pour certains. Mais pas pour tous non plus.

denizor
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le 6 mai 2017

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