Radio-Aktivität
7.6
Radio-Aktivität

Album de Kraftwerk (1975)

Quand on explore un domaine artistique on a envie, emporté par la curiosité, d'aller chercher des petites bricoles qui semblent tomber de nulle part et s'avérer être de purs trésors. Mais dans ces domaines il serait crétin de passer à côté des canons, ne serait-ce que pour découvrir et comprendre d'où nous venons, visuellement et musicalement.


Kraftwerk on m'en a toujours parlé comme les parangons de la musique électronique, les premiers à s'être dit qu'un synthé ça peut faire le bien, et quel bien ça fit : le nombre de groupes qui après les avoir écoutés se sont dit "Hé mais les mecs, en fait les synthés c'est pas nul !" et non c'est pas nul.


J'ai toujours eu un faible pour tous ces sons électroniques des années 70-80, je les trouve imprégnés d'une époque et d'une couleur qui leur sont propres et qui rendent un genre parfaitement reconnaissable. Et puis c'est rigolo ça me rend nostalgique d'une époque que je n'ai pas connue (je suis trop jeune pour avoir vécu en même temps qu'Audrey Hepburn, les copains) mais à laquelle je peux accéder par le truchement des albums de mon papa.


Radio-Aktivität faisait partie des trucs qui me terrorisaient étant petit : des sons stridents, inquiétants, tout le bouquet pour croire à des robots chelous (en fait ce qui me filait la trouille dans ma prime jeunesse était une version remix que voici) qui allaient venir m'attraper quand on avait fini de souper. C'est loin d'être le premier truc qui a niqué mon enfance sur lequel je reviens bien des années plus tard, et voilà ce que je constate.


D'abord on sent que ça a vieilli, mais genre vraiment beaucoup, beaucoup vieilli. Mais de la bonne manière ; comme je le disais plus haut ça donne l'impression d'ouvrir la grosse malle du grenier remplie de choses qui sentent très fort les souvenirs et une époque révolue. Ben c'est ce que je ressens avec cet album.


L'électro n'a fondamentalement pas beaucoup bougé entre temps. On continue de se trémousser devant les baffles qui soufflent des remix de morceaux ayant cartonnés, avec un DJ qui essaie de mettre l'ambiance sans jouer d'un vrai instrument. Ce qui a changé c'est la couleur des sons qu'on passe de nos jours, et c'est pour ça que cet album est imprégné d'une telle sensation de "passé" et de "démodé", mais c'est le lot de toutes les musiques électroniques. Celle-ci a simplement réussi à résister un peu mieux aux conséquences du temps.


La jeunesse qui a écouté Kraftwerk n'a su en dire que du bien et force m'est de constater qu'elle s'est pas plantée ; elle a juste vieilli, mais comme un bon millésime vieillit et devient un régal pour qui sait y être attentif.

TheB0GH
8
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le 15 déc. 2014

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TheB0GH

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vivelame
10

Critique de Radio-Aktivität par vivelame

1975, les débuts de la musique électronique par Kraftwerk, les pères de l'electro, de l'EBM et de l'indus' aussi un peu, excusez du peu.. Un disque fin, subtil et drôle, qui n'a pas vieilli du tout.

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