Revoilà l’Irlandais Neil Hannon et son faux groupe de The Divine Comedy. Ses albums de ces dernières années ne m’ont pas entièrement convaincu mais cette cuvée 2025 est plutôt bonne. Forcément, les influences sont toujours là et bien là avec cette pop orchestrée et ciselée qui fait immanquablement penser à Burt Bacharach. On pense aussi souvent à Scott Walker et dans les textes aux Kinks, ne serait-ce que le titre qui est presque le revers du « Sunny afternoon » des frangins Davies. Alors, oui, Hannon reste un artisan discret et talentueux mais sans atteindre le niveau de ces légendes. Cependant il nous offre quelques beaux moments comme le « Achilles » du début, hymne à un homme tué à la guerre. On le sent, cet album où mélancolie voire tristesse et humour se mêlent, va tourner autour du temps qui passe, de ce que l’on laisse, quand il évoque son père aperçu pour la dernière fois (« The Last Time I Saw the Old Man ») ou les liens entre son père et son enfant dans « Invisible Thread », en duo avec sa propre fille, plus lumineux pour conclure. Quant à « Mar-a-Lago by the sea » c’est avec sarcasme qu’il épingle Trump et sa vulgarité sans fin : «Cheating losers on the greens/ Swapping wives for beauty queens/ Making turgid wedding speeches/ Entertaining fascist leeches », bien épinglé ! Un bon album de Hannon et ça faisait quelques années qu’on ne l’avait pas connu aussi inspiré. Mon préféré reste l’indéboulonnable « Casanova », merveille des années 90 mais des dimanches après-midi pluvieux comme celui-ci, ça n’est pas si désagréable que ça, au contraire.