Certes un album mineur de la discographie de New Order (certains diront même le mal aimé de la famille, avec Sirens), Republic n'en est pourtant pas moins un très bon album.
La chose qui dérange généralement avec cet opus, c'est le fait que NO commence à se fondre dans la masse qu'il a lui-même en partie créé. Si certains y voient un début de faiblesse, j'y vois l'ordre naturel des choses. N'oublions pas que JD/NO est certainement le groupe qui a eu la trajectoire artistique la plus improbable de ces 30 dernières années (seul Talk Talk peut prétendre au titre) et qu'avoir gardé un tel niveau d'inventivité pendant presque 14 ans est déjà assez incroyable.
Musicalement, qu'obtient-on ? Un mélange des sonorités club du début des années 90, avec un accent new orderesque. Le principal repère est la voix de Sumner, la basse de Hook n'étant que trop peu présente (les dissensions entre le bassiste et le reste du groupe étaient déjà très présentes, surtout si l'on prend en compte que le groupe s'était plus ou moins séparé après Technique). Si le groupe ne tire plus son épingle du jeu au niveau de l'innovation (surtout quand on sait qu'ils doivent désormais composer avec des petits nouveaux tels que Prodigy et The Orb, dans des styles un peu différents), il se rattrape en infusant sa marque de fabrique : un côté très humain qui double la mélancolie habituelle avec une certaine fatalité, symbole de la mésentente des membres et de la chute de Factory Records.
Un album très sous-estimé qui gagne en sympathie avec les écoutes successives. Et puis bon, Regret est un peu le tube ultime.