L'an passé, c'est le qualificatif « seventies » qui fut le plus accolé au premier volet du dytique Road Salt signé des suédois nerveux et ultra-courtisés PAIN OF SALVATION (POS pour les intimes). Les fans de la première heure furent désorientés par le blues rugueux, râpeux, gratté qui en ressortait. Un style qui se fondait parfaitement dans la volonté d'évoluer d'un groupe qui avait titillé les sommets avec le super-conceptuel BE (2004).

Conçu comme un double album à part entière, contrarié par l'annulation d'une tournée et la faillite de leur label, Road Salt se voit donc enfin complété par cette seconde partie qui remet du ressort, de l'huile et du carburant hautement inflammable dans la mécanique. Et un peu de cohésion !

Cette fois, Daniel Gildenlöw fait ressortir sa virtuosité à mélanger les ingrédients : orchestre sur le « Road Salt Theme » et les « End Credits » qui évoque une bande originale de film, speed rock (« Conditioned »), funky-jazz (« Eleven »), énervé (« The Deeper Cut ») ou en ballade (« Through the Distance »), le matelas est confortable mais bourré de talent.

Bien que composé comme un tout avec les titres du premier volume, il semble que les critiques précédentes aient porté leur fruit côté enregistrement et production. Des chansons toujours portées vers la noirceur mais jouées en mode « fringuant » avec quelques belles trouvailles (une partie chantée en français) et le besoin de faire bouger les frontières. Le résultat est un album remarquable, marqué au fusain dans son penchant pour le désespoir, porté par les tremblements de terre de ses rythmiques diaboliques, habité, incarné, mordant.

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le 14 janv. 2012

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