SAWAYAMA
6.9
SAWAYAMA

Album de Rina Sawayama (2020)

SAWAYAMA ou l'art de mixer les genres

Rina Sawayama est une artiste anglo-japonaise ayant émigré à l'âge de 5ans en Angleterre, à Londres. Très vite, elle se passionne pour la musique.

En 2010 elle monte un groupe de rock, Lazy Lion avec Theo Ellis du groupe de rock Wolf Alice. Puis dès 2013 sort son premier titre Sleepin in waking, une ballade pop aux accents électro. En 2016, elle sort Who you are, une chanson qui parle de l'homme et de son interaction avec le monde digital.

En 2017, elle sort Cyber Stockholm Syndrome, une chanson aux influences très début 2000, s'en suit l'ep RINA dans le même style, qui explore au travers de ses textes, les angoisses que peuvent subir les gens à l'air du digital. Après de nombreux single tel que Valentine satire de la Saint Valentin, ou encore Cherry, titre dans lequel elle explore sa pansexualité, on la retrouve avec son premier album éponyme, SAWAYAMA.

L'album s'ouvre avec Dynasty, un morceau très marqué rock qui parle de la "dynastie" que ses parents voulaient faire perpétuer au travers de sa personne, et de la façon dont ils voulaient l'élever afin qu'elle suive leurs pas, alors que cela ne correspondait pas du tout à son idéal. Dès les premières chansons, on est submergé par le nombre d'influences qu'on le peut entendre, en passant par les années 2000 (XS), le disco (Comme des garçons), le nu metal (STFU) etc...

L'album se présente comme une invitation à découvrir l'histoire de Rina, son enfance au Japon, son immigration avec sa mère à l'âge de 5ans à Londres, le racisme qu'elle subit quotidiennement de part son identité Japonaise, ou encore la relation conflictuelle qu'elle entretenait avec sa mère lorsqu'elle était adolescente et jeune adulte. Cette relation conflictuelle l'ayant profondément marquée, donnera lieu à la chanson Choosen Family, qui parle de la façon dont Rina voit la famille et comment au travers de sa famille choisie (ici, la communauté Queer), elle a réussi à s'épanouir.

Ce que j'aime avec cet album c'est justement toutes ces influences riches et variées au travers de ses musiques ; cela ressemble à une mixture de genres qui semble si étrange au premier abord, mais fonctionne tellement bien dans cet album. Tout les styles se mélangent. Dans love me 4 me par exemple, on retrouve des influences de chansons d'Utada Hikaru du début des années 2000. Dans Paradisin', elle explore des sonorités plus bubblegum pop, alors que dans Dynasty, on retrouve des tonalités beaucoup plus rock, faisant penser à Evanescence.

En plus de cela, ses textes sont poignants et pertinants, racontants et dénoncants les microagressions racistes dont elle a été victime à travers STFU, de la dépression qui nous suis partout, peut importe où l'on va dans Akasaka Sad, d'une relation qui a mal tourné dans Who's gonna save you now, racontant la façon dont sa mère l'espionnait à travers son compte MSN pour connaître toute sa vie privée dans Paradisin, parlant de la masculinité toxique de notre société dans Comme des garçons (like the boys) ou encore une critique du capitaliste avec XS, tout ses textes sont savamments écrits et tiennent la route.

Cet album est un peu une suite de son EP sorti il y a déjà presque 2ans et demi, mais on retrouve une Rina Sawayama beaucoup plus mature et plus rock.

Elle nous raconte son histoire au travers de toutes ses musiques et je trouve cela extrêmement touchant. Je pense qu'on peut tous à un moment donné se reconnaître dans une des chansons de l'album. Pour moi c'était Bad Friend, qui au travers de ses paroles, montre que l'on a problament tous été mauvais un jour pour quelqu'un. Choosen family m'a aussi beaucoup marqué, car je me suis reconnu dans les paroles de Rina en tant que personne queer, et cela m'a beaucoup touché, notamment les paroles "We don’t need to share genes or a surname / You are… my chosen family".

Je trouve cela vraiment important qu'une artiste s'ouvre autant dans ses musiques sur ses problèmes et sur ses difficultés au quotidien.

J'aime énormément Rina Sawayama et cet album est extrêmement bien construit et réfléchi, et on retrouve tout les éléments qui sont propres à Rina, mais d'une façon beaucoup plus mature. Je trouve cet album incroyable. 10/10

Simoooooon
10
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le 17 avr. 2020

Critique lue 707 fois

7 j'aime

Simoooooon

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