Le 1er album mais un son qui n’était pas encore trouvé.

Oui, il s’agit bien du 1er album de Deep Purple qui, quelques années plus tard, sortira un des hymnes définitifs du rock « Smoke on the water ». Beaucoup de monde s’arrête à ce tube comme s’ils n’avaient rien fait d’autre ! Mais par bien des aspects, la formation qui a enregistré cet album en 1968, dite Mark I, n’a pas grand-chose à voir avec la Mark II car à ce moment-là, ni Ian Gillan, ni Roger Glover, ne faisaient partie du groupe. Ça n’est pas du tout que le Deep Purple des années 67 à 69 soit inintéressant, au contraire, mais c’est vrai que ses trois premiers albums sont très différents de la suite…et bien moins réussis, osons-le dire. Le groupe est alors composé du jeune guitariste Ritchie Blackmore, musicien très prometteur, tout comme son comparse l'organiste moustachu Jon Lord (rien à voir avec Charly Oleg !😁), accompagné de Rod Evans et Nick Simper, respectivement chanteur et bassiste, ainsi que d'un batteur aussi sauvage qu'impressionnant, Ian Paice. Si on compare avec une des autres formations à l’origine du hard rock, Led Zep, on ne peut pas dire que ce 1er album soit une claque, plutôt un pétard mouillé. On écoute un groupe sans grande personnalité et qui cherche encore sa voie/voix (car Evans est aussi une partie du problème).

OK, cet album contient le 1er tube de Deep Purple avec « Hush », reprise de Joe South alors que beaucoup de monde continue aujourd’hui de croire qu’il s’agit d’un morceau original du groupe. Oui, cette reprise est efficace, façon proto-hard rock, elle fait tellement partie de l’ADN du groupe qu’ils continuent de l’interpréter lors de la tournée 2024 ! Les autres (nombreuses) reprises, sont franchement molles du genou et sont parfaitement oubliables, que ce soit « Help », « Hey Joe » ou « I’m so glad » : ça manque de jus, rien à faire ! On a forcément en tête les versions définitives des Fab Four, Hendrix et Cream et là, ben, ça fait mal…Pourtant l’album commençait bien avec un instrumental original, « And the adress » qui précédait « Hush ». Là, on tape du pied, on hoche la tête, et on se dit « Pas mal comme ouverture ». Mais après « Hush », le soufflé retombe immanquablement. Des originaux, on retiendra avant tout l'excellent "Mandrake Root", quasi-instrumental, au rythme pachydermique, basculant rapidement dans une orageuse bataille entre Lord et Blackmore, dans le fracas de l'affrontement furieux entre Peace et sa batterie, d'une rage inattendue. Oui Rod Evans n’est pas un immense vocaliste (n’oublions pas non plus qu’on connaît la suite flamboyante avec Gillan…) mais Blackmore se cherchait encore beaucoup, quitte à en faire parfois des tonnes. Ses soli ne ressemblent pas toujours à grand-chose, à part peut-être à un grand foutoir de notes lancées un peu au hasard, sans grande classe, ce que n'arrange d'ailleurs pas une qualité de son assez médiocre. C’est donc Jon Lord qui est le plus mis en avant, quitte à tirer la couverture à lui (ce qui n’enlève rien à son talent). Mis à part "Hush", "Mandrake Root" et "And the Adress", il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Et encore seul « Hush » peut rivaliser avec la suite du Mark II. Trois morceaux pour tout un album, c’est trop peu malheureusement.

JOE-ROBERTS
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le 27 sept. 2025

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