Avant même qu'il soit enregistré, le deuxième album de Lindsey Stirling était déjà condamné à des jugements faciles. Difficile, en effet, pour l'homme, nourri (volontairement ou non) aux tubes bien calculés, de trouver de la nouveauté dans un seul instrument qui n'est pas la voix. L'effet de surprise s'était dissipé. Bref, la violoniste avait déjà perdu au jeu du contrepied : son album allait de toutes façons ressembler au second, du moins s'il n'était pas composé de morceaux purement inaudibles.

Et en effet, on peut aisément désigner certains morceaux comme des nouvelles versions de leurs prédécesseurs, à l'instar de Take Flight, le "nouveau Crystallize", qui a, comme son "modèle", une version symphonique. En panne d'inspiration, l'américaine ? Auto-détruit, le "phénomène Youtube" ?

Non, car l'album réussit la prouesse d'essayer de sonner différemment. Essaye, car nos oreilles, malgré leurs bonnes intentions, vont parfois réussir à débusquer des similarités. Mais la plupart du temps, elles doivent bien ranger leur mauvaise foi et avouer "Putain, cet album, ça change un peu quand même !"

L'enregistrement est ainsi nettement plus léché, ce qui rend les morceaux plus électros mais moins plats que l'album précédent. La nouvelle production, tout en relief, permet à Lindsey de développer des univers singuliers pour quelques chansons (Roundtable Rival, Swag, Night Visions,...), même si parfois, on se rapproche de ce qui se fait déjà. Les deux chansons chantées de l'album (Shatter Me et We Are Giants) manquent ainsi une bonne occasion de prouver que le violon et la voix ont un même charisme mis côte à côte.

Le résultat est nettement plus riche que celui du premier album, mais manque tout connement de titres simples et efficaces, qui composaient la majorité de ce dernier. Même les chansons allant dans cet esprit ( Beyond The Veil, Ascendance,...) manquent d'un petit quelque chose.

Mais en tout cas, Lindsey Stirling est allée au bout de ce qu'elle voulait faire : un album bichonné, mais incarnant surtout la variété dans ce que beaucoup qualifiaient (et qualifieront encore) de simple gimmick, mais qui n'est tout simplement qu'une autre façon de faire de la musique attirante.
Spireal
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le 29 avr. 2014

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