Bière brune. Alcool fort : 7.5°, à consommer avec modération

  Vraiment curieux cet effort de notre diva vite disparue, trop vite disparue. #OutaiEstelle Outai ? Reviens ! Refais moi American Boy. Ou plutôt refais autre chose dans le genre, encore plus fort. Je sais que tu peux. J’adorais ce morceau avec ses qualités et ses défauts. Malgré son format radio, malgré Kanye West. Malgré…Ça vous a déjà fait cet effet là à vous, d’écouter un disque, et chaque fois, vous dire qu’il y a quelque chose de grand, et qu’il manque quelque chose, pour que se soit grand ? Partagé comme un âne, je l’écoute à nouveau, et j’ai la même impression. Une belle voix chaude et tranchante comme une lame de rasoir. Pas de doute, elle a du talent, et veut nous le faire savoir. Elle sait rapper en plus ! Les filles qui savent rapper, elles me font kiffer, je tomberais presque amoureux. L’intro arrache. Du rap au chant, du chant au rap. Wow ! Sans aucun effort apparent. Double wow ! C’est qui cette fille ? 
   Et souvent, dès le deuxième morceau, on sait à quoi s’attendre. No Substitute For Love. Un beat Hip Hop, de la soul chantée dessus. De la programmation, des samples. Mais c’est très technique tout ça ! Ça ressemble à un collage, comme beaucoup d’album de hip hop R&B. On ne sait plus où donner de la tête. Soit on kiffe sa mélodie, et  on écoute le chant ; soit on se dit que le rythme est plus important, et on passera à côté du très swingant, More Than Friends. Et c’est même pas grave. Le dub, Magnificent est meilleur que l’autre. Bien mixé, à l’économie, rien à dire. Vous avez dit dub ? Voilà un reggae, le vrai de vrai. Come Over. Un love song reggae. Pas mal. N’importe qu’elle princesse sortie de Kingston, pourrait nous la sortir celle-là, mais on respecte le talent. C’est pour ça que je vais chanter avec elle : « Won’t you come over love… » Give me some love, baby.

Pour nous secouer, et retirer toute cette guimauve, on voyage, et on se retrouve en plein dans un power Rap tout droit sorti de Brooklyn. Du rap un peu jazzy sur les bords. Hip Hop-Jazz-R&B ( ?) comme on dit dans l’intro du morceau ? J’ai des doutes. Pur tube Hip Hop. Refrain entraînant. Et Wyclef qui intervient alors qu’on ne lui a rien demandé, pour faire une pige et son numéro de VRP. Il dit quoi ? Rien. Il fait son boulot de producteur. Pour nous dire comment la miss est géniale. So Much Out The Way. Non, ça me fait pas trop rien. Mon préféré c’est plus un morceau comme: In The Rain. Yes! Les racines soul reléguées dans les chœurs, et quand on entend des chœurs pareils, on se dit qu’elle n’a rien à faire dans le Hip Hop. In The rain. En même temps, elle rappe vachement bien ! Ça bouge d’enfer, et la basse est ronde comme je l’aime.

 Alors, les pelletés de beat sur chaque morceau, alourdissent l’ambiance, et se disputent la place, et j’ai des sentiments contradictoires. De mélancolie, de trop grande liberté, d’excès, d’inachevé aussi. Quand on sait faire autant de choses, il faut oser faire des choix, difficiles. Difficile de choisir quand on sait autant de choses. Back In Love. Une déclaration d’amour à son mec, again. Moi je préfère quand ça bouge plus, moi.

Le duo avec John Legend se laisse écouter. Deux voix qui se ressemblent, s’assemblent. Et Pretty Please, un soul old school, qui va plaire aux puristes. Ouais, ouais. Parfois quand on est trop généreux, on en fait trop. C’est peut-être le trop plein qui nuit à cet album, qui s’est bien vendu, mais qui n’a pas installé la miss dans le haut du pavé des stars mondiales hip Hop R&B. Et le trouble s’installe un peu plus, quand on entend le dernier morceau : Shine. Peut-être le plus beau morceau de l’album. Magnétique, et mixé entre plusieurs univers. Variété, rap, mix, ethnique. On pourrait le reprendre en pop-rock, il fonctionnerait aussi très bien. Morceau qui annoce quelque chose de plus fort encore. Ce côté alcool fort qui laisse un goût amer, pas déplaisant dans la bouche, mais finit par agacer l’auditeur. On va laisser décanter tout ça un peu plus la prochaine fois, d’accord ? Ou t’ai Estelle ? T’es où ?