Là, il faut arrêter de se moquer du monde. Oui, c’est Neil à une période charnière et compliquée de sa carrière, un peu au fond du trou : la mort de ses amis le guitariste Danny Whitten et le roadie Bruce Berry, à la suite d'une overdose (en photo sur le verso du CD) ainsi que des problèmes familiaux le font sombrer dans une dépression qu’on perçoit dans ses albums de ces années-là jusqu’à Tonight’s the night sorti en 1975. Il interprète ce morceau d’ailleurs en 2 parties lors de ce concert au Rainbow de Londres en novembre 1973, accompagné par les Santa Monica Flyers, soit le nom attribué à l’époque à Crazy Horse, auxquels étaient venus s’ajouter l’ami Ben Keith et sa pedal steel guitar, ainsi que le guitariste virtuose Nils Lofgren, qui intégrera officiellement Crazy Horse bien des décennies plus tard. Ces concerts laissaient les spectateurs assez désoeuvrés face à un artiste qui s’obstine à jouer presque uniquement de nouveaux morceaux, à interpréter dans sa quasi-intégralité l’album de Tonight’s The Night que le public ne connaît pas (et pour cause) … mais dans des versions nettement moins intenses que celles que l’on a pu entendre dans le merveilleux Live at Roxy. Quant à la 2ème partie de Tonight’s the night, elle s’étire, s’étiiiiiiire sur 12 mn et l’auditeur, comme le spectateur de l’époque, s’ennuie ferme. Un artiste qui se cherchait, doutait, sans se sentir particulièrement concerné par les concerts à ce moment-là.
Ca, c’est le 1er problème mais le 2e est le son, déplorable pour un album officiel. On peut parler à juste titre de bootleg officiel pour qualifier cet album et je suis d’accord, sauf que j’ai dans ma collection des bootlegs avec un son mille fois meilleur ! La voix de Neil est perdue dans une réverbération qui la rend difficilement audible, comme venue de très loin, une sorte de bouillie sonore vite fatigante pour les oreilles où les instruments ne sont pas forcément perceptibles…Pas du tout envie de réécouter ça. Allez, arrêtons la liste car on pourrait la continuer longtemps. Je suis fan de Neil mais ce qui peut être acceptable pour un objet de collection plutôt rare sorti en bootleg , et fait pour les collectionneurs, ne peut pas l’être pour un album officiel, là, c’est se moquer du public à un moment où la musique physique a de plus en plus de mal à exister et où les ventes de CD baissent d’année en année, je ne peux pas conseiller cet album qu'aux fans ultimes du Loner, à titre de témoignage historique !