Fin décembre, nous nous disions que l’année 2016 allait bien commencer et qu’elle allait nous faire oublier cette triste fin d’année. Le nouveau Bowie, oh oui !, allait sortir, ça serait un chef d’œuvre.


Bon …


Après notre dixième écoute de ★ à la recherche d’un héritage ou du temps perdu, nos débats infinis : « Ziggy c’est le meilleur », « Non c’est Heroes », « N’importe quoi, c’est Low » … Il est temps de passer et de penser à autre chose. Et pour panser nos maux, nous trouvons l’album le plus frais et subversif de ce début d’année Songs for Our Mothers des déjantés Fat White Family.


Mais qu’est-ce que c’est, Fa-Fa-Fa-Fat White Family ? Le nom du groupe annonce la couleur, on imagine tout de suite cette grosse famille de blancs riches ignorante et haineuse, déversant son flot d’immondices à la pause-café de Monsieur, aux réunions Tupperware de Madame ou lorsque Papy sort ses blagues racistes enfonçant sa fourchette dans son poulet du dimanche. Ou pas, me diront certains.


Le premier album du groupe, nommé par cette formidable oxymore-trash Champagne Holocaust, et dont le visuel est un cochon bien membré tenant un marteau et une faucille ensanglantés, illustre toute l’impertinence du sextet londonien. Sur fond de lutte des classes, présentant des titres comme Without Consent ou Bomb Disneyland, FWF joue la carte de la provocation comme quand certains punks n’hésitaient pas à arborer la swastika. N’empêche que leur punk-rock psychédélique novateur séduit et on parle alors de The Cramps ou The Fall. D’autant que leurs prestations scéniques marquent les esprits, concerts exutoires ou le groupe finit souvent en slip.


Le 13 novembre dernier, le groupe jouait à la Cigale dans le cadre du festival des Inrocks, concert qui sera interrompu, laissant un public conquis à d’autres angoisses. Quatre jours après l’impensable, FWF sortait le premier single qui ouvre son nouvel album Songs For Our Mothers : Whitest Boy On The Beach, dont la pochette semble être un pastiche du 20 Jazz Funk Greats de Throbbing Ghistle. Le morceau s’articule autour d’une ligne de basse fabuleuse, entêtante, persistante, le genre qui fait bouger la nuque, les épaules et même le bassin. Un peu comme si le bassiste de Suicide partait à la conquête du dancefloor. C'est déjà bien mais c'est pas tout : des nappes de synthés exhubérantes viennent ajouter une dimension cosmique au morceau quand le chant crescendo, partant du chuchottement jusqu'aux hurlements finaux, répétant sans cesse "Came A Bang", nous plonge dans une euphorie totale. BOUM ! FWF pose le niveau, la barre est haute, même pas sûr que Renaud Lavillenie puisse l'atteindre.


[...]


http://www.mycatisyellow.net/fat-white-family-songs-for-our-mothers

Florian_Sallabe
8
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le 11 févr. 2016

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