Post-post-punk pas franchement folichon.

Parlons nomenclature, voulez-vous ?
Le genre du post-punk, et de manière général, tout ce qui se définit comme post-quelque chose sans pour autant s'identifier clairement, provoque chez moi un bug existentiel profond.
Que peut-on et ne peut on pas mettre sous la houlette de l'appellation post-punk ? Le problème pourrait s'étendre à toutes les étiquettes d'ailleurs, c'est même le point de départ de la philosophie d'essayer de nommer les choses précisément.
Je ne suis pas pour, je reconnais la nécessité historique d'une telle catégorisation de nos moindre goûts (liée au marché, il ne faut pas se leurrer), mais je souhaiterais qu'elle disparaisse afin qu'elle arrête de polluer mon esprit et mes oreilles.

Parce que voilà le problème: j'ai pendant longtemps détesté le post-punk presque par principe. L'associant aux envolées réverbérées de Joy Division, dont ce que je connais ne m'évoque qu'assez peu de sympathie, je rejetais le genre dans son ensemble. Puis, je me suis rendu compte que le terme englobait des groupes très différents les uns des autres, dont certains que j'appréciais, et d'autres non.

Shame appartient à la seconde catégorie. L'appellation de post-post-punk à laquelle je me livre dans le titre de cette critique situe pour moi le groupe dans son contexte. Le post-punk a été dépassé depuis bien longtemps et certains éléments modernes s'ajoute à ce projet, mais du coup, le tout manque de cohésion.
Le gros son moderne auquel s'essaie Shame ne lui réussit pas beaucoup. Je ne peux cacher que j'ai personnellement une préférence pour les petits sons artisanaux parfois à la limite de l'écoutable, mais là, c'est l'entre-deux qui fait que l'ensemble ne fonctionne pas vraiment pour moi.
On est ni dans le gros son total, ni dans la production vraiment léchée. Ce qui fait que tout sonne plat, au point même que l'énergie du groupe ne se ressente pas assez (ce qui est un comble quand on voit ce que ça a l'air de donner en live).

Au final, malgré des bonnes chansons (Angie quand même c'est cool), l'ensemble du truc est trop balbutiant pour que tout sonne fini, où plutôt amené à son paroxysme, sans pour autant que le groupe soit touchant de naïveté.

Pas terrible donc, trop calculé et en même temps pas assez recherché, donc au final c'est non.

Such a shame am i right ?