Blier fils, je connais depuis peu. Ma culture cinéma étant en pleine formation, il me serait difficile de rédiger une critique sérieuse et éclairée de ce sacré Calmos, ou du moins pas aussi éclairée que je le souhaiterais.
Je vais néanmoins tenter de soulever certains points, certains souvenirs agréables que ce film produit dans ma mémoire.


En bon film Kubricko-Blien (Blier parle en interview de Kubrick comme une inspiration majeure du ton du film) , tout tourne autour du trop-plein, du raz-le-bol, de la révolte oui madame !
Mais contre quoi ? L'opulence, sexuelle surtout, le plein-le-cul-du-cul, filmé froidement, symétriquement dans un des premiers plans iconiques du film, et systématiquement plus tard.
L'histoire de deux mecs à l'ancienne, puis 3, puis tous, qui fuit la ville et leur femme, et qui se retrouvent à faire la guerre à ces dernières, façon 14-18.


Comme dans les autres films de cette époque de la carrière de Blier, il s'agit pour lui de montrer ce type d'hommes, masculins à l'ancienne, dépassés malgré eux par la libération des moeurs post-68.
Si on peut parfois les trouver grossier, machos, problématiques dirait-on aujourd'hui, le duo Marielle-Rochefort sonne authentique, réellement horrifié par la tournure que prennent les évènements.


Ce qui est drôle avec le cinéma de Blier, c'est à quel point ils paraissent à la fois datés et toujours d'actualité, plus percutant que jamais sur ces problématiques.
Avec l'oeil de l'époque, on voit un film coup-de-poing qui va jusqu'au bout de sa démarche et des se problématiques, s'équilibrant entre le ridicule absolu et le déshumanisant profond.
Avec celui d'aujourd'hui, on voit un film franchouillard un poil beauf, vestige des rapports sociaux, et des aliénations d'une époque qu'on a cru enterrée définitivement, mais qui vit toujours sous le capitalisme, celle de l'incompréhension du mouvement et de l'autre et de l'incapacité de suivre ces derniers, de la marchandisation progressive de tout, même des rapports humains et amoureux, ...


Si vous avez deux yeux, réglez-en un sur chaque époque, et vous verrez un film drôle, étonnamment moderne et fou, vestige de son époque et de la nôtre.


(PS: Amis borgnes, afin d'apprécier ma dernière recommandation, ne regardez ce film qu'en Binôme !)

TimPantel
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le 18 nov. 2019

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