Billy Cobham – Spectrum – (1973)
Je voulais vous présenter un nouvel album de Weather Report qui m’avait autrefois laissé un assez bon souvenir, mais en le ré-écoutant, j’ai abandonné, déçu, donc je me rattrape avec le premier album solo de Billy Cobham, une valeur sûre du Jazz-Rock, et même un succès planétaire, je suppose que par ici tout le monde le connaît, mais ça faisait pas mal de temps qu’il n’avait pas tourner sur la platine, Zouuu…c’est parti !
Déjà un petit bout de la légende se tient sur le choix du studio d’enregistrement, rien moins que « l’Electric Lady Studios » de New-York, celui qu’avait conçu Jimi Hendrix lui-même. Justement, côté guitare, Billy a un pote qui gratouille comme un virtuose, Tommy Bolin, il va exceller, un peu dans le genre de McLaughlin, mais avec un poil de douceur en sus. L’aventure démarre bien !
Il faut dire que Cobham a justement enregistré avec le dénommé McLaughlin, trois albums de folie. « The Inner Mounting Flame », « Birds Of Fire » et « Between Nothingness & Eternity », des gros machins pleins d’électricité signés par le Mahavishnu. C’est là qu’il a rencontré un autre gars épatant, Jan Hammer qui joue des claviers et des synthés, de quoi équilibrer la démesure de Bolin !
C’est sûr que là, avec Billy et sa batterie surdimensionnée au centre, ça va le faire ! Le dernier venu est le bassiste Lee Sklar, avec sa Fender, ça va groover et balancer funky, d’autant qu’il y a pas mal d’invités de passage qui vont intervenir lors de l’enregistrement, sans doute une sorte de coutume inaugurée par Hendrix lui-même qui laissait les portes ouvertes…
L’album annonce dix pièces, mais elles obéissent à un découpage et sont regroupées sous forme de trois Medley, ce qui fait en fait six pièces au total, mais tout cela n’a guère d’importance. C’est Billy qui signe les compos, c’est tout en tournant avec le Mahavisnu Orchestra qu’il les a écrites, ça commençait à le démanger sévère de jouer sous son nom, et quand parut cet album, il s’apparenta à une sorte de tornade et fut un succès immédiat, un peu à la façon des albums du Mahavishnu Orchestra.
On remarquera qu’artistiquement l’album possède un double visage, en effet certains titres sont joués par une formation « bis », composée par Jimmy Owens au bugle, Joe Farrell au saxophone soprano et à la flûte, Ron Carter à la contrebasse, mais Hammer et Cobham toujours là. C’est le cas sur « Spectrum » et « Le Lis ». Certaines pièces sont également de courts solos.
Mais ce qui compte c’est le jazz/funk qui régale, la couleur Jazz/Rock qui domine également, avec une rythmique hyper solide et deux feux-follets, Bolin et et Hammer à l’avant qui régalent, dialoguent et électrisent le public. Il est à noter que le label « Atlantic » n’y croyait pas à fond, et que Billy a dû investir une partie de ses économies pour produire l’album, il avait du nez, le tirage dépassa le million et ça continue encore…