Stage Four
7.4
Stage Four

Album de Touché Amoré (2016)

Stage Four est le quatrième album de Touché Amoré, et assurément la pierre angulaire d’une discographie déjà bien fournie. Disque de transition il l’est assurément, et ce pour plusieurs raisons. La raison la plus évidente, si l’on se cantonne aux aspects purement musicaux, est l’affirmation de la facette dira-t-on « Indie Rock » du groupe, déjà présente en germe sur les précédents opus. Il convient de souligner que le Post-Hardcore, ainsi que les musiques Screamo et affiliées, ont toujours été intimement liées à ces scènes alternatives, et dotées d’un sens de la mélodie certain que Touché Amoré a toujours épousé. Face à la sortie récente de Lament, on comprend encore davantage le rôle décisif qu’à joué ce quatrième opus, et des titres comme « Benediction » ou « Palm Dreams ».


Néanmoins, et plus que jamais, les morceaux de l’album sont indissociables des paroles de Jeremy Bolm, chanteur du groupe. L’album est complètement tourné vers la mort de sa mère, mais parle pourtant de choses bien plus larges, de la vie, de nos relations, des regrets. À vrai dire, rarement un disque du genre (j’oserais dire, du Punk au sens large) n’aura été aussi viscéralement touchant. Par son impudicité, le propos du disque devient universel. Bien que sorti il y a déjà quatre ans, il continue de procurer des frissons comme au premier jour, les paroles étant d’une précision bouleversante, d’autant plus mises en musique de cette façon.


Stage Four est donc le quatrième album de Touché Amoré, mais aussi une tentative de catharsis, voire de révolte contre l’absurdité qu’incarne un cancer en stade 4. Mais malgré toute sa gravité, le disque n’est jamais totalement obscur, et laisse toujours un peu de lumière transpercer ses compositions. Si l’album est à mon sens un chef d’œuvre du genre, c’est précisément aussi pour ces raisons-là. Il y a eu un avant et un après Stage Four, celui-ci ayant réussi à cristalliser des expériences personnelles en une musique intemporelle, et c’est là tout le brio du groupe. Le disque donne envie d’aimer la vie : belle comme les mélodies de « Skyscraper », bien qu’impitoyable comme l’écoute du message vocal à la fin du morceau.


Chronique rédigée pour le webzine Horns Up

chevaldeglace
9
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le 14 déc. 2020

Critique lue 81 fois

chevaldeglace

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