Stan Getz And The Oscar Peterson Trio – Stan Getz And The Oscar Peterson Trio – (1957)
Avec cet album on peut parler de « jazz classique », un jazz agréable, et même très, presque sans surprise, avec ce truc qui tourne rond, avec une incroyable dextérité, tout y est attendu, sauf, probablement le côté encore frais et innocent de cette musique qui s’adresse et au cœur et à la mémoire…
Stan Getz a trente ans, plutôt côté début question carrière, si on regarde dans le miroir. C’est un disciple de Lester Young, c’est ainsi qu’on le classe, Lester fut autrefois le père de ce mouvement que l’on appela « cool », dans lequel trempa également Miles Davis par exemple. Mais il faut bien le reconnaître c’est côté « blanc » qu’arrivèrent le gros des troupes avec Zoot Sims, Warne Marsh, Lee Konitz, Lennie Tristano, Art Pepper, Chet Baker… et tant d’autres !
Stan Getz fait partie de ces saxophonistes qui possèdent un son unique, immédiatement identifiable, quand on l’entend on se dit : « Tiens, c’est Stan Getz ! » Très vite il a été reconnu, mais sa carrière connut un sommet commercial avec le mariage réussi qu’il concrétisa avec ses albums autour de la « samba », au début des années soixante, et plus particulièrement le célèbre « Getz / Gilberto » en compagnie du musicien brésilien Joao Gilberto.
Oscar Peterson semble sans âge, comme quelqu’un qu’on a toujours connu et dont on sait le nom, c’est un pianiste canadien, ce qui le caractérise et le met un petit peu à part. Rarement cité comme référent, c’est pourtant une montagne, un exemple et un formidable musicien, sûr de lui, il n’a aucune prétention et se contente de jouer à sa manière, comme il sait faire, sans chichi…
Ces deux décontractés sont fait pour se rencontrer, au moins une fois, dans une vie. Ça se passe en cinquante-sept, un dix octobre, l’enregistrement est mono, comme souvent encore, en ces années-là. Sept titres seront alors gravés et sortiront sur Verve Records, que du bon son ! Mais en réalité quatre autres titres seront enregistrés qui feront les choux gras des rééditions successives, proposant près de soixante-trois minutes de musique !
Il y a de tout, des reprises, des titres de Stan Getz, trois au total, et même un « medley » avec une série de ballades qui stationnent à la fin de la face A de l’original, pour une durée de dix minutes et dix secondes. Tout au long de ces prises, le son du saxophone de Stan Getz est chaud, avec une douceur sans pareil, très sensuel mais sans être flottant, avec une sorte d’inertie qui caresse et offre une tonne de tendresse, un truc unique dont il est le seul possesseur.
Outre Stan et Oscar, il faut également citer l’incroyable Herb Ellis à la guitare et le fameux Ray Brown à la contrebasse. On se souvient que le trio d’Oscar ne comportait pas de batteur.
Un chef d’œuvre du genre…