Suicide : "Une facette de leur talent plus douce et planante qu'auparavant"

Après avoir marqué les esprits (curieux) avec leur premier album faisant office de chef d'oeuvre et de source d'influence pour les groupes de musique électronique à venir, Suicide sort en 1980 cet album intitulé très sobrement : "The Second Album" dans une tonalité et une ambiance totalement différentes de son prédécesseur.


Pour mieux comprendre le changement qui s'est opéré entre le premier album et celui-ci, il suffit simplement d'écouter le premier morceau : "Diamonds, Fur Coat, Champagne" qui représente assez bien à lui tout seul la nouvelle orientation prise par le groupe, et l'ambiance à laquelle nous allons être confronté. Les synthés semblent avoir pris le dessus, la vielle boîte à rythme crasseuse du premier album a disparu, le chant d'Alan Vega est sobre et sans effets ou rajouts particuliers, de plus il y a une mélodie... accrocheuse et qui reste immédiatement en tête! Mais alors Suicide serait-il devenu commercial? Suicide vient-il de nous créer un single, un vrai ? La réponse est non car certains éléments underground et appréciables de sa musique sont toujours là : le climat planant et mystérieux que peut parfois instaurer Suicide est présent ici, et la rythmique demeure linéaire, bien que plus sèche et propre que par le passé. Ce premier morceau excellent est donc une sorte de morceau "pop-planante".


Ce nouvel album est donc rempli de morceaux Pop que l'on peut plus facilement rapprocher des groupes de new-wave faisant leur apparition cette même année que du côté chaotique et jouissif du précédent chef d'oeuvre. Toutefois, le côté délicieusement barré de Suicide est toujours présent à petite dose sur un certains nombres de morceaux, qu'il s'agisse de "Mr Ray" où Alan Vega pousse des vocalises complètement folles se terminant en un espèce de gémissement strident à la fin du morceau, ou bien des morceaux comme "Touch Me" ou "Dance" où l'on a l'impression que le rythme et le chant nous sont martelés inlassablement par des machines dans une usine. Mais globalement cet album insiste sur les deux facettes les plus accessibles et les plus envoûtantes de Suicide : son côté "pop" et son côté onirique. Ainsi "Shadazz" pourrait presque passer dans un dancefloor des années 80 à cause de son rythme entraînant, et le très doux et rêveur "Dream Baby Dream" véritable perle apaisante de l'album pourrait très bien servir de berceuse à tout individu âgé de 1 à 95 ans.


Suicide nous dévoile donc avec cet album, une facette de leur talent plus douce et planante qu'auparavant, on tient donc ici un excellent disque moins marquant que son prédécesseur mais toujours très intéressant, en plus d'être agréable à écouter sur toute sa longueur! Le deuxième album de Suicide est également le deuxième à posséder absolument d'eux, ça va de soi.

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le 30 oct. 2017

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Venomesque

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