Fraîcheur. S’il y a bien un terme pour qualifier Au revoir Simone c’est bien celui-là. On avait découvert l’année dernière les 3 New Yorkaises avec leur look de jeunes filles romantiques et leurs robes à fleurs. Le premier album, Verses of comfort, assurance and salvation avait jeté les bases de leur musique, une pop jouée entièrement aux synthés dans un esprit emprunté, technologiquement aux années 80 et mélodiquement aux années 60. Au revoir Simone peut se limiter à cette formule concise mais ce serait faire l’impasse sur les trésors de compositions que nous offrent les trois Américaines. On est donc tout content de les retrouver égales à elles-mêmes (même si une batterie vient parfois s’immiscer dans le monde entièrement synthétique du trio) pour une deuxième livraison de belles petites chansons pop ingénues, à l’image du physique de leurs auteures. Malgré le parti-pris instrumental, tout ne sonne pas de la même manière et peut apparaître comme un electro-pop dans la lignée de Postal Service (Dark, halls), une synthé-pop sautillante (Night Majestic), une chansonnette à peine modernisée des Carpenters ou plus généralement un pendant américain de cette pop germanique qui fait les beaux jours du label féminin et féministe Monika, Karaoke kalk (Donna Regina) ou Morr Music (Guther), ceux-là même qui allient sucré et mélancolie. Le tout synthé avec boîte à rythme assumée nécessite que Au Revoir Simone soit toujours au top en matière de composition, sans ça c’est vite la dégringolade : sur le téléphoné Stars, on ne remarque plus que l’instrumentation bubblegum à nous faire regretter Kim Wilde et les Banaramas. Mais Au Revoir Simone arrive à tirer vers le plus haut leur univers de jeune fille sage : Lark révèle une ampleur psyché-onirique aussi délicate que chez Grandaddy. Quant à The way to here, nous entrons dans le monde feutré d’une pop de chambre avec toujours cette touche onirique apte à nous faire voir les étoiles. On en oublie même les instruments pour se dire, qu’avec trois autres filles, les Konki Duet. ce sont bien les femmes qui bousculent certaines conventions. Avec charme et douceur.

denizor
7
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le 7 sept. 2015

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