The Bootleg Series, Vol. 8: Miles in France 1963 & 1964 par xeres

Miles Davis Quintet – Miles In France 1963 & 1964 (The Bootleg Series, Vol. 8) – (2024)


Voici le huitième volume des « Bootlegs Series », six Cds au total, ou huit vinyles pour ceux qui peuvent… Du gros, du lourd, cette fois-ci hors de la période électrique puisqu’il s’agit d’enregistrements de soixante-trois et soixante-quatre, tous effectués en France. On doit ces enregistrements à Radio-France, on ne saurait trop être reconnaissants auprès de ceux qui étaient là et faisaient tourner les bandes…


André Francis, présentateur de radio sur les ondes FM était certainement l’âme vivante de ces retransmissions et le jazz tricolore lui doit beaucoup. Les premiers enregistrements proviennent du « Festival Mondial Du Jazz » à Antibes/Juan-Les-Pins, qu’on appelait plus simplement le Festival d’Antibes, où je me suis rendu parfois. Les trois dates, vingt-six, vingt-sept et vingt-huit juillet soixante-trois tiennent sur quatre Cds.


C’est certainement la première fois qu’Herbie Hancock venait dans nos contrées car il semble que, si son nom et son jeu de piano étaient loués, son patronyme était encore peu usité, car lors de la présentation qui nous est faite, André Francis le nomme Herbie « Hancouck », ce qui à nos oreilles d’aujourd’hui semble un chouïa comique car le pianiste est désormais universellement connu. Ce sera rectifié lors des concerts de la salle Playel du dix octobre soixante-quatre, qui tiennent sur les deux derniers Cds.


C’est magnifique, certainement l’une des meilleures formations de Miles avec Herbie Hancock, Anthony Williams à la batterie, Ron Carter à la basse, George Coleman au ténor sur les concerts de Juan, et Wayne Shorter sur ceux de Paris, après l’arrivée de ce dernier, on surnommera ce combo le « quintet de rêve ».


Inévitablement il y a des doublons, cinq versions de « The Theme » sont captées par exemple, heureusement avec des variations… Pour qui suit un peu Miles tout est déjà connu ici, enfin toutes les pièces, mais ce qui compte ce sont les interprétations et le développement des solos qui tous dévoilent des modifications et des évolutions.


La curiosité c’est George Coleman, celui qui est probablement le moins connu, il joue donc lors du festival d’Antibes, un papier sur « Jazz mag » nous apprend qu’il n’était pas trop aimé par les autres car il faisait ses répétitions seul, et préparait son concert de son côté, alors que les autres échangeaient leurs idées et partageaient. Mais comme le fait remarquer Franck Bergerot, Miles n’en faisait-il pas autant ?


Quoiqu’il en soit ces concerts sont d’évidence des « must » pour les amateurs de cette période de Miles, car il y a beaucoup d’inédits par ici.

xeres
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le 12 juin 2025

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