Il s'est pas foulé !

Mark Oliver Everett fait partie de ces artistes pour qui je garde un respect immense même si j'ai décroché depuis longtemps. Ca ne fonctionne plus et les plages défilent entre mes oreilles comme un paysage agréable et familier mais très monotone. De temps à autre je retente l'expérience d'un de ses nouveaux albums mais je suis généralement déçu.

Cet album n'a pas dérogé à la règle. Il faut dire qu'on est en terrain connu dès l'introduction orchestrale qui a un gros air de famille avec l'intro de Daisies of The Galaxy. On déroule ensuite des petites chansons folk mélancoliques à la Eels, avec la voix de Eels et les instruments préférés de Eels. Les arrangements sont toujours aussi minimalistes mais manquent aujourd'hui cruellement du relief, des petites idées géniales et des gimmicks imparables qui illuminaient les premiers albums. Les fioritures orchestrales présentes sur plusieurs morceaux sont très classiques et contribuent à rendre cet album un peu trop lisse.

Tout ça pourrait être un parti pris intéressant, une façon d'aller à l'essentiel des chansons sans fioriture ni effet de style, si les chansons étaient plus fortes. Évidemment les compos tiennent la route mais il est difficile d'en trouver une qui sorte du lot. Là encore Mark Oliver Everett fait du Eels (ou l'inverse) et on finit par se demander si on l'avait pas déjà écouté cet album mais non, c'est du tout neuf. Où sont les mélodies naïves qui restaient dans la tête pendant des semaines ? Ca reste sympathique, comme un pote qui te joue ses petites chansons au coin du feu mais dont tu n'achèterais pas l'album, enfin si mais seulement parce que c'est un pote.

Je dois quand même faire une exception pour Gentlemen's Choice, une petite perle de 2'30 où E. prend des accents à la Tom Waits pour pousser une complainte simple et belle. Le plus beau moment de l'album selon moi. Ca me donne de l'espoir pour le prochain, sait-on jamais.