Certains groupes sont capables de casser les barrières et d'être connu, au moins de nom, par la plupart des gens. Il est indéniable que Mötley Crüe en fait partie, peut-être davantage grâce aux conquêtes du batteur Tommy Lee que de leur répertoire, qui comporte pourtant un flanquée de hits hard-rock.
Je ne suis pas à proprement parler un fin connaisseur, ni un gros fan de ce combo, mais j'aurais néanmoins le regret de ne jamais les avoir vu live, et l’honnêteté de reconnaître la légitimité de leur statut. Donc, quand la sortie de ce live a été annoncée, je me suis dit que ça ferait un bon lot de consolation. Je me suis donc procuré le DVD qui retrace la toute dernière date de l'existence du Crüe.
Les premières minutes montrent en accéléré le montage de la scène, l'arrivée des fans et tentent ainsi de retranscrire la pression montante avant l'arrivée des musiciens sur scène. L'image est plutôt sympa, dynamiques, le son nous met dans l'ambiance. Malheureusement, cela redescend dès que Vince Neil commence à chanter.
Bon, je le redis, je suis pas un gros fan, je pense donc que les passionnés savaient à quoi s'attendre, mais la voix me fait tiquer. On dirait du Axl Rose sous hélium dès qu'il s'agit de monter dans les aigus... Au final, on s'y fait, et les classiques défilent pour notre plus grand plaisir, mais ils n'auraient pas du commencer par "Girls, girls, girls", qui, pour mes oreilles n'ayant pas encore pris leur repère, est un peu massacré. Pour dire, les premières minutes, je me suis mis à penser que ce live allait être chiant, et que ce groupe n'était vraiment pas pour moi.
Cela s'arrange au bout de 3 ou 4 titres, et le plaisir revient finalement durablement. Il faut dire que la pyrotechnie est de la partie, et que les lights sont au millimètre. Ca explose régulièrement, un pentagramme s'enflamme en backdrop durant "Shout At The Devil", Nikki Sixx nous sort une basse- lance flamme digne de Rammstein... Même si, et je vais peut-être faire le blasé, rien ne transpire l'originalité, tout reste bien agréable à l'oeil, et je suis sûr que si j'avais pu vivre ça en vrai, j'en aurais été ébahi.
Le sommet du show est pour moi le solo de batterie. J'avais entendu parlé du rollercoaster, mais naîvement, je m'imaginais juste la batterie faire un looping sans quitter la scène. C'est évidement bien mieux et on se prend une claque durant toute la prestation de Tommy Lee, même si le manège tombe en panne sur la fin du solo. Dans l'interview incluse en bonus, il expliquera qu'il avait eu l'idée de ce truc car il en avait marre de voir les gens perdre leur intérêt durant le solo de batterie, car il n'y avait pas grand chose à voir. Excellente idée, même si. musicalement parlant, ce ne sera pas le meilleur solo de batterie que j'aurais entendu. (mais vu comme il explique également que c'est physique et très technique, ne lui en voulons pas).
Mick Mars joue à son tour son solo, forcément moins tape à l'oeil vu ses problémes de santé, puis cela enchaine avec "Saints Of Los Angeles", classique le plus récent du groupe, repris comme un seul homme par le public.
Ce concert ayant eu lieu le 31 décembre 2015, le groupe s'interrompt à minuit pour feter la bonne année à ses fans et faire un lâché de ballons très sympa. A la fin de "Kickstart My Heart", les musiciens réapparaissent sur une mini scène centrale pour jouer un "Home Sweet Home" poignant. Je ne sais pas si c'est une émotion réelle ou simplement de l'acting, mais j'ai bien cru que Vince Neil allait éclater en sanglots au moment de dire au revoir.
Au final, malgré une entame qui fait peur et la crainte de s'ennuyer devant un groupe réglé comme du papier à musique (en fait, la pyro n'aide pas à improviser, c'est clair), ce concert demeure très sympathique, et un joli témoignage de ce que Mötley Crüe apportait à ses fans durant ses concerts. On voit cependant qu'il est temps d'arrêter tant qu'ils ne sont pas encore l'ombre d'eux même, surtout concernant Vince Neil, extrêmement bouffi et à la voix quelquefois crispante, et Mick Mars, statique car malade. N'en demeure qu'on sent que Tommy Lee en a encore sous le pied, et que Nikki Sixx se réjouit d'écrire d'autres belles pages avec Sixx : A.M, selon ses propos disponibles en bonus.

Shubby
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le 1 janv. 2017

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