The Flying Club Cup
7.5
The Flying Club Cup

Album de Beirut (2007)

Le visage poupon de Zach Condon, la tête pensante du collectif Beirut, fait son apparition dans le paysage musical en 2006, date de la sortie de son premier effort artistique, "Gulag Orkestar", alors qu'il est tout juste âgé de vingt ans. Et deja, le musicien y faisait parler son talent précoce, mais néanmoins éclatant, au travers d'une kyrielle de vignettes envoûtantes aux charmes exotiques, complètement à contre courant de la norme musicale du moment.


Car trés tôt se revele en effet être un voyageur insatiable. Amoureux des cultures, de géographie et des espaces infinis, celui-ci déserte les bancs de l'école et son Nouveau-Mexique natal à seulement dix sept ans, âge ou l'on est pas sérieux parait il, pour aller vivre sa bohème en Europe, suivant ainsi les traces laissées par l'homme aux semelles de vent et par les poètes du 19éme siècle qu'il admire tant.


De ces pérégrinations, le juvénil troubadour raméne alors deux amours : la culture française (et la France en général), ainsi que la musique d'Europe de l'Est, qui deviendront ses principales inspirations et formeront bientôt le son si particulier de sa musique. Fort de ses multiples influences, le petit prodige de Santa Fé ne met pas longtemps à se trouver un style trés personnel et audacieux, reconnaissable entre tous, et dans lequel il fait rentrer tous ses fantasmes et tout son univers. Un univers charriant des cuivres Balkanisants omniprésents, donnant tour à tour une couleur festive ou bien mélancolique à ces chansons semblant avoir été imaginées dans le tumulte d'un jour de foire, totalement hors du temps, ou dans l'ivresse d'une fête sans fin, durant laquelle l'euphorie ferait rapidement place à la langueur, qui ferait rapidement place à l'euphorie de nouveau. Et ainsi de suite.


Très francophile donc, son deuxième ouvrage se nomme "The Flying Club Cup", et fait la part belle à notre belle contrée, comme en hommage à Jacques Brel ou encore Serge Gainsbourg, autant d'idoles qu'affectionne tout particulièrement Zach. Et ce sont des fanfares déjantées et des accordéons mêlés d'éléctronica qui viennent cette fois ci déluger sur ces treize titres aux résonances très francophones (Nantes, Cherbourg, Cliquot, Un dernier Verre, La Fête), en ajout d'instruments plus communs tels que la guitare ou le piano. Le tout formant un cadre parfait et somptueux pour que s'exprime cette voix franche et profonde, immédiatement identifiable, propulsant ses arabesques élégiaques d'un air détaché et rêveur, comme un écho sanglotant ou rigolant dans le lointain.


C'est qu'il est beau cet album, il vous invite au voyage, intérieur comme extérieur. Il navigue délicieusement entre la modernité et le rétro et propose probablement ce que Beirut a fait de mieux depuis sa création (avec le génial single "Elephant Gun", dont je vous conseille chaudement l'écoute). Un disque entre spleen et idéal comme aurait dit le grand Charles.


Nantes


A Sunday Smile

Saint-John
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 28 avr. 2015

Critique lue 423 fois

19 j'aime

2 commentaires

Saint-John®

Écrit par

Critique lue 423 fois

19
2

D'autres avis sur The Flying Club Cup

The Flying Club Cup
shlageuvuk34
9

Un air de voyage

Je ne saurais expliquer toutes les raisons qui me font aimer ce groupe et cet album. Certaines fois les sentiments parlent plus que le pragmatisme, surtout en matière de musique. L' atmosphère de...

le 20 oct. 2015

3 j'aime

The Flying Club Cup
saamansei
9

well it's been a long time long time now..

Un Sublime album sur lequel figure Nantes, désormais culte ("Nobody can raise your voice"). et pleins de chansons, de mélodies, qui s'enchainent parfaitement...

le 13 août 2012

3 j'aime

The Flying Club Cup
bisca
7

Critique de The Flying Club Cup par bisca

Armé d’un premier album tourneboulant, Gulag Orkestar (2006), le jeune Zach Condon – dix-sept printemps au compteur au moment de la création dudit disque, selon la légende – s’était en fait évertué à...

le 13 mars 2022

Du même critique

BioShock
Saint-John
10

Lisez ma critique je vous prie

Quatre fois que je l'ai terminé ce jeu. Ouais mon pote. Quatre fois dont trois fois de suite. Aussitôt terminé aussitôt relancé. Véridique. Rarement un jeu vidéo m'aura rendu autant maboul. Jamais en...

le 19 mai 2014

160 j'aime

36

Les 11 Commandements
Saint-John
2

Comme des connards

Je n'ai rien contre la connerie. Oh ! que non. Pour preuve quand j'avais à peu prés quatre ans j'ai failli périr électrocuté. J'avais deux aiguilles en ma possession. Je me faisais chier. En fin...

le 12 mars 2014

120 j'aime

14

La Route
Saint-John
6

Retour vers le foutoir

(Attention : Cette critique contient sans doute un peu de spoil, et assurément pas mal de conneries). Tu veux que je te dise comme ça, entre nous, ce que j'en pense du bien et du mal que je lui ai...

le 15 août 2014

114 j'aime

23