Katatonia, à ne pas confondre avec les poppeux anglais homonymes, à une lettre près, sont les rois du metal gothique depuis quelques années. Alors, bien sûr, certains rechigneront à le reconnaître, me parleront de Paradise Lost, de Lacuna Coil ou je ne sais qui d’autre, mais parlons sérieusement une seconde : Katatonia s’est frayé un chemin depuis un doom death pas folichon vers ce trône sombre à coup de joyaux d’une mélancolie intemporelle. Oui, rien que ça. Alors quand le roi sort un nouvel album, ses sujets jouent des coudes pour en avoir un exemplaire au plus vite. Dont acte. Cependant, lors de la cérémonie de l’arrachage de cellophane, un doute étreint toujours le bas-peuple, toujours enclin à douter de ses souverains. La voix de Jonas sera-t-elle aussi expressive et sensible ? Les compositions d’Anders seront-elles autant chargées de magie et de tristesse ? Ah, quel suspense insoutenable ! Suite à quoi le gueux, qui n’aime pas trop tergiverser, place la royale galette dans le lecteur souffreteux pour en avoir le cœur net. Et là, c’est le dra-dra, c’est le meu-meu, c’est le drame. Car le nouveau Katatonia est, affirmons-le tout net, MOINS BIEN ! Oui, bon j’ai pas dit mauvais, mais quand un groupe a pris pour habitude de sortir des disques d’une qualité impressionnante depuis des années, redescendre de son nuage et réaliser qu’ils ne s’agit que de vrais gens, de gens faillibles, ça fait mal. « The Great Cold Distance » commence là où « Viva Emptiness » avait terminé sa course, mais n’est hélas pas décidé à poursuivre son voyage pour l’instant. A l’écoute de ce 7e album, on a l’impression que certains membres auraient besoin d’une récréation. Un poil plus brutales que par le passé, sans que cela serve le groupe, les compos d’Anders dénoteraient-elles une envie de retrouver les démons d’antan (rappelons que monsieur était également connu sous le nom de Blackheim au sein de Diabolical Masquerade…) ? En tout cas, on constate que le matériel ici présent est majoritairement décevant. Et croyez-moi, écrire ce mot me coûte énormément. Mais l’équilibre est rompu, et le nouveau chemin emprunté semble, au jour d’aujourd’hui, une impasse. Il ne reste plus au peuple qu’à prendre son mal en patience en attendant des jours meilleurs…
MarcPoteaux
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le 22 oct. 2012

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Marc Poteaux

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