THE LAMB LIES DOWN : EXIT LA CAMBROUSSE, BIENVENUE A NEW YORK

En cette année 1974, Genesis prend un tournant à 90°. Après les chefs d'oeuvre absolus que sont Nursery Cryme jusqu'a Selling England, le groupe (et plus particulièrement Gabriel) décide de déplacer l'action de ses petites comptines champêtre à la Lewis Carroll, vers un New York surréaliste.

L'oeuvre, double album rien que ça, narre l'histoire initiatique de Rael (rien a voir avec la secte, quoique...) jeune porto-ricain évoluant dans New York mystique et glacial. Ce jeune homme, joué par Gabriel en live, passera par tout un tas d'aventures (emprisonné dans un cocon, déambulant dans une usine à clones, mangé par des lamies, castré par un sniper réformé et j'en passe) pour enfin retrouver son frère qui n'est en fait que lui même.

Bon dis comme ça, c'est sur ça fait David Lynch, mais l'histoire n'est ici qu'un prétexte à l'extraordinaire musique du quintet, agés d'alors seulement 24 piges. Comme A trick of the tail le démontrera, Gabriel ne peut être tenu seul responsable du succès du groupe. Bien sur il su capter l'attention du public et des médias par ces déguisements et pitreries, mais les têtes pensantes et créatrices sont bien sûr Banks, Rutherford et Hackett, bien qu'effacé malheureusement sur cet album. Tout y est magnifiquement composé (the lamia, le Pharaons d'Hackett qui deviendra Fly on a windshield, carpets crawlers, etc...). Même l'impro, the waiting room, qui évoque le stress d'une salle d'attente (merci captain obvious) est magnifiquement menée, là où celles de king crimson sont peut être plus authentiques mais cependant plus laborieuses.

Mais même si contraint à l'exercice de l'album concept (souci de cohérence, remarque vu l'scénar tout est possible) qui plus est double (faut les remplir les 20-25 minutes par face), ici pas de remplissage (à part peut être the light dies down on Broadway, qui l'est de l'aveu de Banks). Les 95 minutes s'écoutent en une seule traite, là où un album de Grégoire donne l'impression de durer 3 vies....

Avant la première écoute on se dit qu'on a pas affaire à un vrai album de prog, le morceau le plus long fait que 8 minutes. Pfff c'est petit kiki.Et bé que nenni mes amis, vous avez là une pièce maîtresse, au même titre que le close to the edge ou le in the court de king crimson.

Le départ de Gabriel, fera mettre un genou à terre à la génèse, celui d'Hackett l’achèvera, laissant le trio vers une longue descente vers la normalité.

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le 3 sept. 2014

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