Désillusion

Bon, Keith, faut qu'on parle. En tant que fan de la première heure, celui qui a usé jusqu'à la corde "Golden Road" et "Be Here", je dois dire que "Speed of Now Part 1"... eh bien, il m'a laissé un goût amer de "c'est tout ?".

Là où tu excellais, c'était dans ce mélange country-rock authentique, ces mélodies qui te trottaient dans la tête pendant des jours et ces paroles qui racontaient des histoires vraies. Sur "Speed of Now", j'ai eu l'impression d'entendre un artiste qui cherche un nouveau son, et c'est tout à fait légitime, sauf que le résultat sonne plus comme une tentative de coller aux tendances actuelles qu'à une véritable évolution organique.

Où sont passées les guitares tranchantes qui donnaient cette énergie brute à tes morceaux ? Elles sont noyées dans des productions parfois trop léchées, avec des touches pop qui, pour moi, dénaturent un peu ton identité musicale. J'ai cherché cette étincelle, cette passion qui m'a fait aimer tes premiers albums, et je l'ai trouvée par intermittence, comme une vieille flamme qui peine à se raviver.

Bien sûr, il y a quelques titres qui rappellent ton talent indéniable, des bribes de ce qui faisait ta force. Mais dans l'ensemble, j'ai eu le sentiment d'écouter un album un peu décousu, qui manque de cette cohérence et de cette âme qui caractérisaient tes meilleurs travaux.

Je ne dis pas que tu dois refaire éternellement la même chose, loin de là. Mais en tant que fan qui a suivi ton parcours avec enthousiasme, j'espérais retrouver cette authenticité, cette signature sonore qui me faisait vibrer. "Speed of Now" sonne plus comme une exploration tâtonnante que comme une affirmation artistique forte.

Alors voilà, Keith. Je ne suis pas en colère, juste un peu triste et, je l'avoue, déçu. J'espère sincèrement que le "Part 2" saura raviver la flamme et me rappeler pourquoi je suis devenu fan il y a toutes ces années. J'attends toujours ce prochain album qui me fera dire : "Ah oui, ça, c'est le Keith Urban que j'aime." Pour l'instant, "Speed of Now" tourne en sourdine dans ma playlist, avec un petit soupir nostalgique à chaque écoute.