Ce coffret regroupe les 10 premiers albums de 1968 à 1979 d’une artiste canadienne hors-norme et qui a marqué l’histoire de la musique populaire, Joni Mitchell. Ses chansons ne sont jamais entrées dans aucune case (folk ? pop ? jazz ? rock ?...Sans doute un peu tout ça à la fois) et son jeu de guitare comme ses paroles sont uniques, développant une poésie très personnelle. Les albums figurent dans de simples cartons, aucune prise inédite ou bonus, et surtout pas de remasterisation, ce qui limite la note (Joni les a depuis sortis remasterisés). En 11 ans, son évolution est impressionnante et la qualité de sa musique constante, Mitchell a été la première femme auteur de la pop, une innovatrice au talent singulier, dont l'influence a été vaste, immédiate (voir : "Going to California" de Led Zeppelin, Elton John aussi…) et durable (on peut penser à Janet Jackson, St Vincent ou encore Taylor Swift). Des débuts folk à l’explosion que représentent « Ladies of the Canyon » en 70 (avec « Woodstock », « Big Yellow taxi »), « Court and Spark » en 74 et le somptueux « Hejira » en 76 jusqu’à se rapprocher peu à peu du jazz : elle sort « Mingus » en 79 en hommage au grand contrebassiste. Au-delà de ces grands succès artistiques et commerciaux, on trouve ici des albums très incompris à leur sortie (encore aujourd’hui ???) comme «The Hissing of Summer Lawns » en 75 ou l’expérimental «Don Juan's Reckless Daughter ». Mais dans tous ces albums-là, qu’ils aient marché ou pas, qu’ils aient été compris ou critiqués, on voit que Joni est une femme et une artiste libre avant tout, voulant s’exprimer comme elle l’entend et sans se soumettre au moindre formatage, ni faire de concessions au business : elle n’a pas voulu aller à Woodstock et si elle a joué au festival de l’Île de Wight en 70, c’est pour une prestation houleuse, le public n’était pas prêt à l’écouter. Après avoir dit sèchement aux spectateurs et spectatrices ce qu’elle en pensait…Joni a remporté un triomphe et a eu droit à plusieurs rappels ! (ce concert existe en DVD et il est fantastique). Rien à jeter dans les albums de ces années-là, c’est ensuite que les choses se sont un peu gâtées, lorsqu’elle a signé chez Geffen en 82. Mais la suite de merveilles qu’elle a réalisées de la fin des années 60 à la fin des années 70 est extraordinaire.