Il me tardait d’entendre la suite des pérégrinations sonores d’Alexander von Meilenwald, multi-instrumentiste de génie et seul instigateur du projet The Ruins Of Beverast (TroB), accompagné sur scène d’une équipe stable et très compétente (dont l’essentiel Michael Zech alias Arioch, de Secrets Of The Moon).

Il semble avoir trouvé un rythme de sortie de croisière, avec un album tous les quatre ans et des formats courts dans l’intervalle. Vu le travail derrière chacun de ses albums, le délai est d’autant plus justifié.


The Thule Grimoires, à l’instar des albums précédents, est une œuvre de patience et hautement ambitieuse, avec des compos qui se construisent sur la durée, oscillant entre six et quatorze minutes.

Pour celui-ci, la musique de TroB semble un peu plus épurée, reposant essentiellement sur le riffing. Les tendances tribales et chamaniques des derniers temps sont bien plus discrètes, au profit de colorations gothiques (Kromle’ch Knell) plus appuyées. La musique en ressort plus lourde, plus sombre et d’autant plus évocatrice du thème abordé, le mythe d’Ultima Thulé, île située à l’extrême Nord et représentant l’idée de bout du monde, de point de non-retour.


On pourrait passer en revue les sept morceaux de cet album, tant il y a à dire sur chacun. Je citerai cependant celui qui m’a le plus marqué : The Tundra Shines. Après un premier morceau déjà très immersif, TroB enfonce véritablement le clou avec celui-ci, dont les thèmes mélodiques et vocaux du refrain (ou ce que l’on peut considérer comme tel) m’obsèdent encore au moment où j’écris ces lignes. La construction de ce morceau est parfaite, démarrant sur de l’ambient bizarre et inquiétant, puis un doom imposant avec son refrain phénoménal et ses riffs à la Hooded Menace en milieu de morceau précédant un accélération blastée et final au tempo progressivement ralenti, un peu comme un cœur qui bat de moins en moins vite jusqu’à s’arrêter complètement. Magistral.


TroB s’impose une fois de plus comme un projet au son unique et continue de progresser au fur et à mesure des sorties, sans jamais changer d’orientation pour autant, sans se trahir. Difficile pour l’auditoire qui le suit depuis le début de ne pas être conquis à chaque fois.


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Man_Gaut
8
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le 12 avr. 2025

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Man Gaut

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