Calme et posé.

"The Unforgettable Fire" est le plus planant et le plus atmosphérique des albums de U2. C'est un bel album, un peu timide, mais qui ne manque pas de caractère, avec des singles puissants comme "Pride" ou "The Unforgettable Fire". Le son est plus renfermé que dans les opus précédents, il est plus profond aussi, car Brian Eno a beaucoup apporté à l'ensemble en tant que nouveau producteur des réalisations du groupe.

Ce qui est étonnant c'est que le disque est sortit seulement un an après War et qu'il est tout de même super bien fichu et tellement différent dans son traitement...
La première chanson du disque "A Sort of Homecoming" est sympathique mais ne marque pas les esprits. On remarque tout de même grâce à elle que le son de U2 a subit un profond changement depuis la première trilogie. "Pride" en deuxième est l'un de leur single les plus écoutés du monde, elle est vraiment puissante. "Wire" en troisième est la seule un peu plus speed pour donner du piment au disque. "The Unforgettable Fire" titre éponyme, est assez jolie et représente bien le contexte, mais elle se casse un peu la gueule en plein milieu avec un break très mou, qui ne veut pas dire grand chose. Dans tous les cas, il lui manque un refrain pêchu ou quelque-chose de plus consistant pour en faire un titre phare.

"Promenade" est sensible et aérienne, la guitare de The Edge scintille, Bono est émouvant. Le passage atmosphérique de "4th July" offre une belle interlude avant de passer au vif du sujet : "Bad". C'est sûrement la meilleure chanson de l'album. Puissante, cohérente, magique, progressive, une sacrée réussite. Ensuite, on a deux titres assez monotones avec "Indian Summer Sky" et surtout "Elvis Presley & America", ou la musique a été volontairement ralentie au mixage. Du coup on dirait que les membres jouent en état d'ébriété avancé. Amusant deux minutes, sauf que la ça en dure six et c'est franchement pénible à la longue. Bof bof bof.
Pour finir, MLK ferme l'album sur un fond au synthé assez planant et apaisant. Bon ok, on se le remet du début ?

Oui, c'est vrai, on a tendance à vouloir le réécouter plusieurs fois pour son ambiance mystique et ses textures sonores douces et agréables, pas loin parfois du style "ambient" propre aux créations de Brian Eno, le nouveau producteur de ce disque un peu fastidieux (particulièrement sur la fin). Mais globalement, ce quatrième album de U2 reste très agréable à écouter, même si il faut reconnaitre qu'il fait souvent bailler. Heureusement, les formidables exploits vocaux de Bono sont la pour nous tenir en éveil.
Premier de la trilogie Américaine, "The Unforgettable Fire" mérite toute votre attention si vous voulez écouter un bon vieux U2 des années 80, calme et posé.