Toutes mes critiques des albums du groupe Ulver sont rédigées chronologiquement, en découvrant uns à uns les albums de la discographie du groupe.


Après la "trilogie black metal" d'ailleurs rééditée en 1997 sous le nom "Three Journeyes Through the Norwegian Netherworlde" sous format vinyles, Ulver casse avec sa maison de disque Century Media pour divergences musicales. Le chanteur et compositeur, Kristoffer Rygg fonde alors Jester Records, sa propre maison de disque. En effet le groupe est toujours attaché à combattre la dictature morale du christianisme, mais ils ne se retrouvent plus dans le black metal, veulent du changement, de la liberté. C'est alors qu'en 1998 parait "Themes from William Blake's The Mariage oh Heaven and Hell", un album concept d'une heure et 41 minutes faisant l'éloge du recueil de poèmes de Blake. Pour le style, c'est un mélange de metal industriel, d'ambiant et de musique électronique expérimentale, ouais.


Ce n'est plus un virage mais une rupture dans la discographie du groupe. Ce dernier est méconnaissable: grosses guitares, kick électronique omniprésent, voix clean, plus que prenante, synthétiseurs dignes d'un groupe de metal indus des 90'. L'album débute sur un morceau sombre, guerrier, la voix est plus que prenante, saisissant. On remarque alors directement le renouveau dans l'effectif instrumental: clavier, vibraphone, sons électroniques, double voix, et batterie basse guitare dignes d'un vrai groupe de metal indus ... Une chanteuse est présente sur certains morceaux, on notera également la présence de membres invités de groupes tels Emperor ou Darkthrone. L'album continue avec des ballades post-rock, sur lesquelles Rygg slam les poèmes, alternants avec toujours cette même puissance électronique expérimentale/metal. En soit quelque chose de particulièrement intéressant, d'autant plus que la suite de l'album fait place à l'ambiant, ce style développé par Brian Eno à la fin des années 70', laissant place aux nappes de son, et à l'emprise du temps par la musique, c'est à dire une musique passive, mais pourtant particulièrement travaillée. La voix est parfois transformée et le court de l'album fait parfois place à des symphonies de guitares électriques, magnifique.
Le 9ème morceau de l'album, "Intro" marque une rupture dans l'album, il y fait place à des morceaux plus sombres, et à des morceaux plus banals, d'avantages répétitifs comme "Plate 14", ou "A Memorable Fancy, Plates 17–20" dont on ne comprend pas forcément la présence.
Cet album particulièrement long tourne une nouvelle page avec le 2ème morceau du 2ème disque "Intro", plus mélodique, dont on ne comprend pas trop le rapport avec "Plates 21-22" ou encore "A Memorable Fancy, Plates 22–24". Cette partie est globalement sauvée par la magnifique dernière introduction, numéro 5. J'ai été relativement déçu par le dernier morceau, m'attendant à une oeuvre de 26 minutes, on se retrouve face à un morceau de 5 minutes un peu banal face au reste de l'album, laissant place à un vide 20 minutes, et à une outro d'une minute qui nous laisse certes, désireux d'écouter la suite.


C'est donc un album (très) long à la construction ambiguë que nous dévoile le groupe. Malgré un concept intéressant et une technique et une innovation leur offrant encore un statu d'avant gardistes, Ulver nous perd un peu et nous déçoit parfois, dans l'hétérogénéité des morceaux. C'en est néanmoins un très bon album, d'autant plus incroyable quand on l'inscrit dans son temps, mais pas complètement réussi et accrocheur à mon goût. Une chose reste sûre, la marque de fabrique d'Ulver: le sacré.


Mes morceaux coup de coeur: "The Voice of the Devil, Plate 4" ; "Plates 16-17" & "Intro n°5 CD2".


Ulver aurait-il trouvé sa direction musicale? Le prochain album est un EP, "Metamorphosis" paru en 1999; il parlera de lui même.

Victor_Dubois
7
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le 12 juin 2017

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Victor Dubois

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