Un très bon live de la période Phil Collins

OK, ce live de Genesis datant de 1982, tiré du « Abacab Tour », est un cran en-dessous le « Seconds Out » de 1977 avec Steve Hackett encore à la 2e guitare. De toute façon, pour certains « fans » de rock, la période où Phil Collins menait le groupe ne suscite que des critiques parfois ridicules, seule la période Peter Gabriel trouvant grâce à leurs yeux...Sauf que, même imparfaits, les albums parus après le départ de Hackett jusqu'à « Abacab » , et plus encore « Invisible Touch » en 1986, ont permis à Genesis d'atteindre un succès mondial qu'il n'avait jamais connu. Et il poussera même Phil Collins a entamé la carrière solo que l'on sait au début des années 80, et qui elle aussi lui vaudra des tombereaux d'insultes. Ce double live se révèle quand même très bon, bien qu'hétéroclite avec au départ une face entière de morceaux en studio, remplacés (heureusement) par des morceaux live plus anciens de la tournée 1976 avec Steve Hackett et l'excellent Bill Bruford à la batterie. Ces morceaux studio figurent aujourd'hui sur le volume 2 de leurs Archives (coffret 3 CD). Quoi qu'on pense de Phil Collins, c'était un extraordinaire batteur (j'en parle au passé puisque sa santé l'empêche de jouer depuis quelques années) doublé d'un fantastique showman et ce concert le montre une nouvelle fois, bien que le public reste un peu en retrait « en retrait » dans le mix, surtout par rapport à « Seconds Out ».

A côté de petits morceaux pop bien agréables très « collinsiens » (puisque c'est la direction suivie par Genesis désormais), "Me And Sarah Jane", "Behind The Lines" ou encore "Follow You Follow Me", on trouve des morceaux plus consistants et plus intéressants  dont « Abacab », mille fois meilleure que la version studio et le medley « In the Cage », indéniablement, LE grand moment de cette prestation. Alors, oui, ce live est un tout petit moins consistant que le « Seconds Out » mais il me semble vain de les comparer car ce sont des groupes très différents qui y apparaissent, bien qu'un seul musicien en soit parti. En 1981, la direction pop prise par le groupe était évidente, et ce sont ces morceaux-là qui passent à la radio, même si leurs racines progressives se retrouvent dans des morceaux plus longs et dans lesquels les musiciens peuvent faire preuve de tout leur talent. Un live qu'il serait dommage de dénigrer car il est vraiment réussi (plus que la vidéo qui en a été tirée).