Zeena Parkins – To Dusk – (2022)
Cet album est issu des « Black Cross Solo Sessions » dont il porte le volume huit, l’effort est donc solitaire. Zeena Parkins est harpiste, l’instrument est donc central sur cet album mais il n’est cependant pas la seule préoccupation de la musicienne qui se livre ici à une sorte de happening plein d’audaces sonores, ceci dit afin que vous ne vous attendiez pas à entendre de près ou de loin le son usuel d’une harpe…
Après ce petit avertissement, avec cette série nous sommes habitués à l’effort solitaire de musiciens, lors de la période du confinement qui vit le monde devenir fou, perdre le nord et tourner bizarrement, rassurez-vous, Zeena également.
La voici dans le Downtown New Yorkais, explorant la musique dans son Home-Studio. Son approche est essentiellement expérimentale, en plein périple free, en recherche de nouveaux sons, agglomérant à sa musique d’autres éléments également, pas forcément bien identifiés, mais sonores, ceux qui sont alors à sa portée, la harpe est certes centrale, mais en tant qu’élément parmi les autres. D’ailleurs elle est branchée, car elle fait partie de l’espèce électrique, avec des pédales à effets.
Le son des percussions non identifiées se joint donc à cette harpe High Tech pour une aventure sonore hors norme, hors des balises conventionnelles vers un territoire cherchant, nouveau, inusité, de quoi donner de nouveaux frissons.
La première œuvre « Concave-convexed » contient cinq parties distinctes numérotées en comptant de un à cinq. La seconde œuvre obéit au même format en quatre parties et se nomme « Kura Skymming ». Le dernier titre, le dixième, donc, se nomme « Clinging hard to the earth with my toes », vous voilà prévenus.
C’est évidemment très expérimental et ne s’adresse pas à un public de masse, c’est pourtant une sélection effectuée parmi des heures et des heures de musique enregistrée, avec pas mal de variété, des surprises incessantes, et d’originalité, ce qui semble même la qualité première ici.
S’il fallait choisir j’isolerais la terrible et mystérieuse partie quatre de « Kura Skymming », mais d’autres préfèreront peut-être une partie plus ludique ou plus exploratoire. La toute dernière est également très abordable. Voilà c’est le genre d’album que l’on ne conseille à personne de peur de perdre tout crédit en matière de mojo. Mais parfois le hasard peut jouer sa partie…
Une heure de musique au total, mais je suis passé par pleins de moments différents avec des états d’esprit presque opposés, mais la musique n’est jamais agressive, ça file vraiment très vite, et je suis surpris d’arriver déjà à la fin du Cd !
Corne de Bouc !