Trop mégalo pour être honnête

La position de l'artiste vis à vis de la société est ambivalente. Avec le succès, celui-ci accède à un statut de "star" qui le dégage de façon contradictoire de la réalité de la société et de sa source d'inspiration. L'artiste doit-il recoller à cette réalité ou la surpasser?

C'est à toutes ces questions que Kendrick Lamar s'est confronté. Comment rester en dehors de ce qui se passe dans la société américaine ou comment l'incarner?

L'incarnation voilà le maître mot, car Kendrick Lamar se promeut représentant de la communauté noire. Reste que dans la production de son album, de ses différentes collaborations, il reste maître de son album. Les autres artistes présents (Snoop Dog, Dr Dre, Tupac excusez du peu!) restent dans l'état de figuration. L'égo de notre cher Kendrick s'est tellement gonflé qu'il y interprète différents personnages.
Dans sa volonté de se rapprocher de la réalité Kendrick Lamar s'isole donc davantage, or il aurait été plus intéressant justement d'y apporter des échanges avec des "vrais" gens "vivants" (référence à la dernière chanson). Le public reste en retrait comme dans la version live d'"I".

Le projet et la réflexion sont bons, mais la production et le manque de sobriété et de simplicité font que l'album ne décolle même après plusieurs écoutes (oui je l'ai écouté au moins cinq fois).