Messe Noire Cybernétique façon 1990... en 2024

J'avais pourtant suivi les aventures d'After Death, ça devrait pas me surprendre que les Nocturnus AD soient bons, et pourtant, mais quelle claque, mazette. On retrouve vraiment la patte folle et désarticulée de The Key, avec des guitaristes singeant à la perfection le style "je prends du jazz fusion et je le salis" de Mike Davis, guitariste du Nocturnus original ; les mêmes compos alambiquées mais relevées de beaucoup, beaucoup plus de délires tribaux aux percussions, avec toujours ce chant unique, aboyé de Mike Browning.

Ceci dit... le truc qui me gênait dans le death old-school de l'après-revival des 2010 c'était cette insupportable tendance à faire uniquement dans la reconstitution historique, le cosplay de 1991 voire l'infect concours de bites à qui était le plus sombre / poisseux / Patrick Juvet / ma HM-2 sur la console. Si ce Nocturnus AD n'était que ça, je m'en serais retourné écouter du goregrind en bâillant de rage. C'est justement un écueil que ce Unicursal évite en poussant à fond le concept derrière son death metal déjà unique, le meilleur témoin étant ce fantastique morceau fleuve qu'est Mesolithic qui va ENFIN explorer l'espace Nocturnusien en y ajoutant ces parties épiques et flamboyantes si logiques et pourtant si cruellement manquantes, et ENFIN plus de cette batterie rituelle, toute en toms, qui nous plonge enfin dans la bizarre messe noire cyberpunk que Browning avait envisionné pour le Nocturnus originel.

Je me surprends à le trouver plus catchy que The Key, alors que ça fait 20 ans que cet album m'accompagne... Une sacrée claque. Et c'est presque dommage que cet album ne sortira jamais de sa niche death old-school, tant certains des titres pourraient déchainer les passions de non-initiés tant par leur qualité de compo que leur ambiance.

Je sais pas ce qui s'est passé dans le death metal depuis que j'ai arrêté mais eh, c'est bien.