À l’image de cet album, je poursuis mon retour dans le passé, remontant dans la discographie d’Ayreon pour y découvrir le quatrième CD du projet sorti en 2000 : The Dream Sequencer, qui est la première partie du diptyque Universal Migrator.


Et comme à chaque album son concept, voici en quelques mots l’histoire de celui-ci : nous sommes en 2084, et l’humanité a été ravagée par une nouvelle Guerre Mondiale. Sur Terre, la race humaine n’est plus qu’un lointain souvenir, et les derniers survivants sont des colons vivants sur la planète Mars. Quelques années plus tard, ces derniers finissent par périr à leur tour, et le tout dernier être humain, désormais seul, entre dans le Dream Sequencer, une machine qui permet, grâce à une forme d’hypnose, de revivre son passé, et celui de ses précédentes incarnations. Ainsi, nous traverserons la rivière du temps, parcourrons les siècles toujours plus loin dans le passé pour découvrir certains des événements qui jalonnent notre Histoire, jusqu’au premier être humain né sur Terre.


Et le saut dans le passé n’est pas uniquement d’ordre scénaristique, il s’entend dans la musique d’Arjen Lucassen, qui m’a semblé plus tâtonnante et moins diversifiée. L’album n’est pas mauvais, non, mais plus expérimental, se voulant parfois presque davantage ambiancé que musical. La sur-domination du clavier est évidente, laissant parfois place à des solos de guitare électrique ou des passages acoustiques réussis, mais Arjen sort trop rarement de ses habituelles sonorités électroniques. Pourtant, on distingue déjà par bride les prémices du virage que prendra Ayreon dans The Human Equation lors de quelques passages épiques, des influences folk, ou des chœurs dispatchés par-ci, par-là.


Indéniablement, l’ensemble est réussi et agréable à écouter pour ceux qui sont déjà habitués au bonhomme, mais je dois avouer que la variété caractéristique des derniers albums m’a un peu manqué. Néanmoins, je note une superbe dernière partie, avec un trio final (Carried by the Wind, And the Druids Turn to Stone et The First Man of Earth) que j’ai particulièrement apprécié. Pour le reste, c’est du bon, mais aucun morceau ne se démarque réellement, exception faite de My House on Mars.


Côté casting, les chanteurs servent des textes toujours aussi fluides et travaillés avec des voix extrêmement diversifiées et agréables. Si on retrouve moins de têtes connues que dans d’autres albums du projet, on notera néanmoins la présence de Floor Jansen (ex-After Forever, actuel Nightwish), de Damian Wilson (Threshold) au timbre si envoutant, Neal Morse, ou encore de Edward Reekers, présent dans les 3 précédents albums d’Ayreon, et bien évidemment Arjen lui-même.


Au final, malgré une différence de style évidente et une musique qui n’a peut être pas encore atteint sa pleine maturité par rapport aux créations futures de Lucassen, The Dream Sequencer m’a convaincu. L’ambiance futuriste qui y est instaurée, globalement calme et parsemée de quelques passages qui font frissonner, incite à nous plonger corps et âme dans ce voyage dans le temps et on se retrouve assez rapidement happé par la musique. Alors que demander de plus ?

Gilraen
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le 30 mai 2014

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Gilraën

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