Après un Piece of Time déclencheur de curiosité au sein du microcosme deatheux, s’éloignant des canons du genre pour proposer une approche plus complexe et technique, la troupe de Shaefer s’affaire désormais à la composition du second album.
Roger Patterson, bassiste émérite, ayant officié au sein d’Atheist à partir de 1985 (période R.A.V.A.G.E) et s’étant démarqué dans le milieu suite à sa performance sur Piece of Time, sera particulièrement impliqué dans l’écriture de ce second opus.
Fin 90, après avoir effectué un travail de pré-production (Patterson ayant notamment écrit les lignes de basse pour l’album) le groupe partira en tournée.
Février 91 marquera la scène death par la disparition de Patterson dans un accident de bus sur la tournée. De nombreux hommages lui seront rendus par la suite : Effigy of the Forgotten (Suffocation), Human (Death), entre autres, ainsi que par des confrères bassistes qui souligneront l’influence de Patterson sur le genre entier.
Les membres d’Atheist décideront néanmoins d’enregistrer l’album la même année en hommage à leur bassiste disparu. Pour ce faire, ils engageront le non moins talentueux Tony Choy, bassiste de Cynic, qui enregistrera les lignes de basse composées par Patterson auparavant.
C’est ainsi que Kelly Schaefer, Steve Flynn, Randy Burkey, accompagnés par Tony Choy, retournent aux Morrisound Studios à Tampa.
Bénéficiant d’une attention particulière de la part de la scene death, Atheist décide de monter d’un cran la technicité en l’amenant à un niveau difficilement égalable à l’époque.
L’apport jazz fusion est dorénavant plus conséquent que sur Piece of Time, notamment par l’utilisation d’harmonies jazz et d’une rythmique implacable toujours menée par un couple basse/batterie absolument déconcertant de technicité grâce à Choy et Flynn en pleine possession de leurs instruments, sur Mother Man en introduction d’album par exemple.
Les compositions d’Atheist sont résolument plus techniques et progressives, se permettant de placer quelques plans jazz sans pour autant s’émanciper complètement du death, réussissant à créer une cohérence inattendue entre ces genres.
L’habileté avec laquelle Atheist développe le genre ne les empêche pas d’insuffler de la hargne tout au long de l'album, toujours grâce au chant rageur de Schaefer et aux riffs qui s’entrecroisent avec une fluidité déconcertante.
Cet opus se veut tout de même plus poétique que Piece of Time, notamment sur l’introduction de An Incarnation’s Dream aux émanations progressives.
Offrant un death implacable, aux influences riches et à la technicité désarmante, Atheist confirme et surpasse les attentes, se plaçant désormais au panthéon des formations techniques cultes du début des années 90, rejoint par Death (Human) au cours de la même année.
And the Psychic Saw
Unquestionable Presence