Cinq années ont passé depuis le dernier album du groupe de Stefan Necroabyssious, ce chef-d’oeuvre de black hellène qu’est Stygian Forces Of Scorn, laps de temps pendant lequel Varathron a tout de même proposé une série de splits chez les Grecs de Floga Records.
J’ai pu notamment récupérer celui avec Black Altar et Thornspawn de 2012, sur lequel le groupe livre deux compositions et une reprise d’une qualité équivalente à ce qui précédait.

Pour ceux qui ne les connaissent pas, Varathron fait partie des pionniers de la scène black metal grecque, héritière des premiers Celtic Frost. J’ai toujours trouvé que les deux premiers albums du combo étaient un peu trop proches des débuts de Rotting Christ, en moins bien qui plus est. Ce n’est finalement qu’avec le mini Lament Of Gods en 1999 que le groupe a pour moi trouvé sa propre voie, pour connaître finalement son apogée avec Stygian Forces Of Scorn en 2009.

Qu’en est-il de la mouture 2014 ?
Eh bien, à en juger par la note assez sévère que je lui ai mise, vous vous doutez qu’elle n’est pas spécialement à mon goût…
L’album est très bien enregistré, la production est claire et parfaitement équilibrée comme il convient à du black mélodique. Les ambiances sont, comme toujours, très travaillées avec de nombreux intro/outro et interludes au sein des morceaux ; c’est un peu la base du style grec.
Voilà pour les qualités de l’album.

Du reste, Varathron a misé sur des compositions très majoritairement mid tempo. Les passages de blast ne sont donc pas légion. La durée moyenne des morceaux est de sept minutes.
Comme on peut donc l’imaginer, il y a énormément de longueurs. D’autant que la plupart des riffs manque cruellement d’accroche et on attend souvent désespérément et en pure perte que ça décolle. Un titre comme Arcane Conjuring aurait gagné à proposer une seconde partie plus dynamique et rapide que la première, une sorte de montée en puissance après un début calme. Mais non, il s’empêtre dans des plans pénibles sur la longueur.
On a presque l’impression que l’album est constitué uniquement de « ballades ». Le seul morceau un peu pêchu –mais là encore, qui s’enlise à cause d’une durée excessive-, c’est le dernier, Delve Into The Past, avec son final assez réussi.

Je félicite par contre Mark Riddick pour son travail sur l’artwork.

Au final, un album très bien fait sur la forme, mais qui se montre extrêmement poussif et truffé de riffs sans grand intérêt, faisant montre d’une trop grande linéarité avec des tempos pas assez variés au sein des morceaux et d’un morceau à l’autre.
Comme quoi, travailler ses ambiances n’est pas une fin en soi ni une condition suffisante pour faire un bon album.
Ce disque souffre d’autant plus de la comparaison avec Stygian Forces…, qui était une réussite sur toute la ligne.
Man_Gaut
6
Écrit par

Créée

le 16 mars 2015

Critique lue 157 fois

Man Gaut

Écrit par

Critique lue 157 fois

Du même critique

Stare Into Death and Be Still
Man_Gaut
9

"Drawn Into The Next Void"

Ayant négligé lâchement leur album de 2016, sans doute par paresse intellectuelle, j'étais pour autant resté sur une excellente impression d'Ulcerate avec le duo incontournable Destroyers Of...

le 1 mai 2020

11 j'aime

3

Exuvia
Man_Gaut
9

"Towards Malkia"

Depuis la sortie de Blood Vaults, j'ai eu l'occasion de voir le groupe d'Alexander von Meilenwald en concert et The Ruins Of Beverast (TROB) s'avère particulièrement brillant dans l'exercice, les...

le 22 oct. 2017

9 j'aime

5

Cursus Impasse: The Pendlomic Vows
Man_Gaut
9

"The Apocryphalic Wick"

Ces gros tarés de Howls Of Ebb ont encore pondu une aberration musicale cette année… pour notre plus grand plaisir. C’est un groupe que je suis ravi d’avoir découvert avec sa première sortie, déjà...

le 24 juin 2016

9 j'aime

2