Valtari
7.3
Valtari

Album de Sigur Rós (2012)

C’est l’histoire d’un groupe culte qui après avoir entrevu le soleil d’une pop lumineuse et chiadée ((Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust, 2008), laissant même penser à une révolution interne organisée autour du chanteur Jonsi, sa carrière solo, ses projets de bandes originales, retourne dans la froidure et les pénombres mélancoliques si caractéristiques de leur musique née à la clôture du dernier millénaire.


Comme un présage, Valtari (traduire « rouleau compresseur ») renoue avec ce qui faisait la magie de Ágætis Byrjun’ (1999) sans franchement se soucier du marché du disque et encore moins du qu’en dira-t-on. On connaît la capacité du groupe islandais pour hypnotiser les foules à grands coups de spleen, de falsetto sur des fils ténébreux, de craquements dépressifs, comme si l’on voyageait au cœur d’une brisure intérieure. Si loin, si proche. A tel point que les musiciens ont avoué avoir plusieurs fois pensé abandonner son écriture.


Alors, sans jamais surprendre un instant, l’album s’enfonce avec cette grâce infinie dans des atmosphères hivernales, celle des jours qui s’estompent, quand les premiers vents froids consument les derniers espoirs (« Ekki Múkk » et son piano plombé). Quelques instants euphoriques où les percussions se font bien rares viennent malgré tout poncter ce tableau des plaintes (le final aérien de « Varúð »). Quelques chœurs mystiques (splendide « Dauðalogn »), une instrumentale eneigée (« Varðeldur »), et la conclusion mystérieuse, aérienne de « Fjögur píanó » qui ponctue avec la pureté d’un glacier cette œuvre difficile, ténébreuse, sombre et traumatisée.

AmarokMag
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le 5 janv. 2013

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