Un mec qui rappe mal en racontant sa vie personnelle et ses déboires amoureux de jeune versaillais, ça fait pas envie, hein ?
Et pourtant, je trouve ça hyper touchant. Dans le choix des prods, dans la sincérité des paroles, dans l'ambiance générale instaurée par l'album.
Un voyage dans la vie d'un grand enfant ou jeune adulte, dont la performance bafouillante et les textes marquants, incisifs, pessimistes et plein d'autodérision se marient parfaitement aux beats hip-hop underground typiquement années 2000 qui groovent pas des masses mais qui transportent quand même dans cet univers sans pareil dans le paysage du rap français.
Vive la Vie est un disque qui m'a marqué et me suit depuis ma première écoute, il me colle sans trop que je sache pourquoi. Furieusement imparfait et drôlement attachant, entrecoupé d'interludes nous contant une histoire au travers d'appels téléphoniques pour le moins réalistes et honnêtement assez déchirants, Vive la Vie est parsemé de samples entêtants et du flow répétitif de Fuzati, seul véritable membre du Klub, que l'on peut trouver insupportable - et honnêtement, il l'est un peu - mais chez qui je trouve une authenticité et une sincérité qui font du bien.
Une étrange nostalgie émane de cet album, où Fuzati dépeint maladroitement - mais là est le charme - une vie et une France moroses et tristes, mélancoliques, un peu dépressives, où l'ennui prédomine, et où le suicide est la seule échappatoire... ou pas (voir l'album suivant du Klub des Loosers, "La fin de l'espèce")...