Weltschmerz
7.5
Weltschmerz

Album de Fish (2020)

Faire attention au mixage / la fin dantesque d'un ponte de la musique


Un auteur



Il est su de tous que Fish, ou monsieur Derek Dick, bûcheron Écossais, géant a la voix de cristal, est un excellent auteur, un parolier et chanteur extraordinaire, conteur de milles et unes histoire, chantant l'amour, la mort, la tristesse et les malheurs d'enfant comme personne. C'est après une carrière si bien remplie que le sieur décide de quitter le monde de la musique, avec un dernier coup de canon en chant du cygne sous la forme d'un double album de presque une heure vingt de musique. L'on ne fera pas l'affront de dire que cet album n'échappe pas aux textes sublime du monsieur, tous mieux écrits les uns que les autres et contant les malheurs du monde tel un barde divin, tout en poésie et en justesse. "Rose of Damascus" semble être tiré d'une nouvelle qu'il aurait lui même écrit, "The Grace of God" est une excellente introduction, et ainsi de suite. Chaque chanson est une histoire a part entière, avec un début, un milieux, et une fin. La meilleure construction, tant musicale que textuelle réside dans "Walking on eggshells" couple au bord de la rupture, se réconciliant, et c'est reparti pour les disputes, cyclique, infernal...



Un musicien



Ne cachons pas le point de l'album le moins surprenant, sieur Fish n'a plus sa voix. A presque 80 ans en même temps, ne demander pas à ce monsieur d'avoir la même voix qu'à 20 ans. Prenez exemple sur Kate Bush et son Before The Dawn, la voix change, mais l'intention reste. Mais tout, tout transpire la sincérité et la volonté de faire vibrer, chaque morceau propose une ambiance différente, allant de la flute enjouée et celte de "The party's over" au saxophone enflammé de "Little man what now?", la musique ici joue un rôle prédominant, parmi les meilleures que Fish à pu nous proposer, chaque morceau est un univers à part, et chaque morceau peut-être pris à la fois dans un grand tout continu, soit dans leur individualité, ce qui pousse à la réécoute perpétuelle de chaque morceau. Et, quand bien même la voix n'est plus aussi puissante, plus aussi aigüe qu'elle a pu être, les mélodies restent et persistent, je pense à "Garden of remembrance" où les graves sont magnifiées. Parenthèse intéressante, il est dit qu'en chant, il est plus difficile de maitriser les graves que les aigües, et ici, Fish démontre qu'après avoir maitrisé les notes hautes à la perfection, il magnifie les notes les plus basses qu'il peut proposer.



Une technique



Le seul reproche que je pourrais adresser à l'album est le "problème" de technique dont il souffre. Là où plusieurs de ces albums optaient pour une production tout en cohérence et en continuité, ici chaque morceau semble avoir été enregistré et arrangé sur une table de mixage différent, ce qui pourrait être le cas étant donné le temps de production relativement long de l'album. Mais là où sa pêche, c'est que certains morceaux semblent souffrir de cette disparité. Prenons "The party's over", plusieurs versions circules, la version "Clip", "CD", et une autre encore. Sur ses trois versions, aucune n'est mixée de la même manière : dans la version Clip, la voix est beaucoup plus mise en avant, dans la version CD beaucoup trop en retrait, la basse dans la version CD est très discrète, dans l'autre version prédomine et ressort tout le groove du morceau. On le sait, l'album reprend d'autres titres sortis en EP, mais le mixage semble être totalement différent. C'est le seul point noir que je pourrais adresser à l'album.


Au delà de ce constat, chaque titre me transporte, m'emmène, me fait frissonner. L'un de mes albums préférés de 2020, si ce n'est mon album préféré.

Zoan
8
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le 8 mars 2022

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Zoan

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