Will to Power
6.8
Will to Power

Album de Arch Enemy (2017)

Arch Enemy est devenu une énorme machine depuis l'arrivée d'Alissa White-Gluz. N'en déplaise aux fans d'Angela, voire de Johann Liiva. Grosse promo sur les réseaux sociaux, très longue tournée, clips en pagaille sur Youtube... Et pas en 240p comme pour les anciennes vidéos du groupe hein, on parle de la top qualité! Ceci-dit, on ne peut pas dire que les clips des suédois brillent par leur originalité, mais ça fait toujours du grain à moudre pour les afficionados...


Bien évidemment, il n'y a pas QUE ça, le précédent opus, War Eternal fut une tuerie, attendu depuis longtemps par les amateurs. Une recette fracassante et immédiate qui a fait ses preuves 20 ans plus tôt, et qu'on avait à peu près perdu... Quid de la suite des aventures?


C'est dans ce contexte d'un succès retrouvé que déboule Will to Power dixième album d'Arch Enemy. Inutile de préciser qu'il était attendu de pied ferme. Et bien le sentiment est, pour ainsi dire... Mitigé.


Les albums d'Arch Enemy ont une fâcheuse tendance à se ressembler pas mal. Mais là où le combo de Göteborg excelle, c'est dans l'avalanche de tubes, mâtinée de riffs dignes des plus belles mandales du metal. Dans l'histoire discographique du groupe, quels albums sortent du lot? Ceux qui regorgent de classiques instantanés: Burning Bridges, Wages of Sin et Anthems of Rebellion. Le trio gagnant. Et lorsqu'ils ont essayé de varier un peu leur propos avec des tempos plus diversifiés, on leur a quelque peu jeté la pierre (Khaos Legions).


Will to Power est un album qui souffle le chaud et le froid. Comme d'habitude, l'intro nous accueille gentiment... avant que l'on se fasse balayer la tête par la furieuse "The Race". S'ensuit une belle combinaison de tubes: "Blood in the Water", "The World is Yours" et l'étonnant "The Eagle Flies Alone". Un ensemble prouvant encore, si besoin est, que le groupe sait nous captiver d'entrée de jeu. L'enchaînement est fluide mais trop calculé: Rapide/Moins Rapide/Rapide/Moins Rapide... Bon c'est très convenu tout ça, malgré la qualité indéniable des morceaux. Mention spéciale au dernier cité et son atmosphère mélancolique et vindicative.


Puis l'album (voire le groupe) marque une vraie rupture avec Reason to Believe, première chanson introduisant du chant clair... On le sentait venir, les capacités d'Alissa White-Gluz étant ce qu'elles sont, Micheal Amott ne pouvait pas passer à coté de cette exploitation. Un titre cependant un poil décevant car trop poussif à mon goût. Un mid-tempo qui démarre comme une power-ballade, mais un peu balourd. Le chant clair de la canadienne est excellent, cependant la transition avec les growls semble forcée, et n'apporte pas grand chose... Peut-être aurait-il fallu creuser plus et sortir une chanson 100% clair? A voir...


Par la suite, on retombe dans une rengaine de compos peu mémorables, après nous avoir lâchés 6 morceaux de bonne facture. Les mêmes gimmicks, peu d'inspiration, malgré quelques idées ça et là... L'occasion pour moi de vous parler du nouveau venu, et non des moindres, le guitariste virtuose ex-Nevermore, Jeff Loomis. Où est-il sur cet album? On était en droit d'attendre davantage de la part d'un duo bourré de talent, et revenir aux plus belles passes d'armes du groupe du temps où Micheal Amott bataillait avec son frère... Que nenni, l'américain est ici relégué au rang de simple agent, qui veille à caler les soli qui font le taf... Hum dommage.


Malgré tout, le petit bijou de Will to Power se cache au fond de la tracklist. A Fight I Must Win est LE morceau original qui manquait cruellement au disque! Malheureusement, il arrive bien tard. Une touche épique et des riffs de guitare savoureux. Changements de rythme et lignes vocales jouissives, notamment sur le refrain... De quoi ressortir frustré de cette dixième production de nos suédois.


C'est le mot: Frustrant. Une telle adjonction de talents, aurait pu, aurait dû accoucher d'un album bien plus abouti, après un War Eternal excellentissime. Will to Power ne passera malheureusement que pour un disque de "transition"... Si le prochain bébé relève le niveau.

Créée

le 25 janv. 2018

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