Pharoah Sanders – Wisdom Through Music (1973)


Hélas ! hélas ! Il arrive le nanard, je ne sais si je suis excessif ou simplement honnête, mais il faut bien le dire, celui-ci sent le remplissage. Très court, à peine trente-deux minutes de musique souvent peu intense, l’impression, fausse mais quand même, que Pharoah a remisé son saxo, des chants, des chants à foison, mais aucun chanteur ou musicien-chanteur n’est crédité sur la pochette…


La troupe rassemblée comprend Pharoah au soprano, au ténor et à la flûte, James Branch à la flûte, Joseph Boner au piano, Cecil McBee à la basse, Norman Connors à la batterie et Lawrence Killian, James Mtume et Babadal Roy aux percussions.


Trois titres se tiennent à l’aise sur la face A, un peu plus d’un quart d’heure à eux trois, on retient tout de même le fameux « Love Is Everywhere » qui performait lors des concerts, la seconde face contient deux titres, dont « Selflesness » signé de Pharoah qui frôle à lui seul les onze minutes et qui mérite lui aussi le détour.


« Whisdom Through Music » se distingue de l’ensemble car c’est le seul titre instrumental, tourné vers l’Orient il se veut lyrique et méditatif, ces couleurs dépaysantes sont toujours bienvenues et font peut-être référence à un véritable intérêt de la part de Pharoah pour les musiques hindoues ou exotiques.


On aurait envie de sauver Cecil Mcbee et Mtume, et sans doute le méritent-ils, les solos de Pharoah également même s’ils sont peu nombreux, mais globalement, même en mettant en valeur le positif, ce n’est pas sûr que la balance penche du bon côté, ou alors il faut encore faire un effort et considérer que ces chants et ces airs de fêtes sont joyeux et entraînants, mais le doute demeure malgré tout.


Peut-être y avait-il une nécessité commerciale pour sortir rapidement cet album qui, à l’époque, a dû bien se vendre, mais il y a également un risque sérieux de décrédibiliser un musicien phare du label en multipliant ce genre d’objets. Nous verrons ce que raconte la suite…


(Si vous l'avez ne le jetez pas, car il a malgré tout son petit charme, celui des trucs qu'on finit par aimer à force d'écouter et de se demander s'il vaut le coup ou non).

xeres
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le 15 nov. 2022

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