Avec Zoomies, Kristian Shelley alias Inwards pousse son univers électronique vers la spontanéité. Moins introspectif que ses précédents travaux mais plus joueur, l’album multiplie les trouvailles sonores : synthés nerveux, basses élastiques, boucles désarticulées. On y sent une joie de produire sans contrainte, un besoin de mouvement, presque un exutoire.
Chaque morceau porte le nom d’un ancêtre du chien de Shelley, Golden — clin d’œil touchant qui souligne la dimension intime du projet. Ce cadre affectif donne une chaleur inattendue à une musique souvent machinique. Ce mélange d’humour, de tendresse et de bricolage synthétique donne naissance à un univers à mi-chemin entre Four Tet et Gold Panda, où la chaleur humaine passe par les circuits. Pourtant, cette liberté totale a un revers : l’ensemble manque de direction, comme si la curiosité l’emportait sur la composition.
Malgré cette dispersion, Zoomies garde un charme immédiat : une électronica naïve, sincère, pleine d’accidents heureux. Un album plus attachant qu’abouti, mais dont la vitalité rappelle que l’expérimentation peut aussi être un jeu.
Si vous n'avez que 3 morceaux à écouter : « Tokeida Outlaws Floozy », « Meadowsweet Happy Ishka » et « Golden Anushka ».
[6.5/10]