Le paranormal est partout, Helboy notre meilleur atout

Phénomène rare dans le monde des comics américains, Mike Mignola a conservé la maitrise de la franchise Hellboy, un personnage qu’il a créé en 1994. Il n’a cessé, depuis, d’approfondir un univers qui a bénéficié de la notoriété des blockbusters de Guillermo del Toro. Désormais, nul n’ignore que Anung Un Rama est le fruit de l'union interdite d'un démon et d'une humaine, qu’il est remonté des enfers à la suite des invocations de Raspoutine, engagé par Heinrich Himmler, qu’un commando américain est intervenu à temps, que le bébé rouge a été élevé par le professeur Trevor Bruttenholm, fondateur du Bureau for Paranormal Research and Defense, et qui le baptisa Hellboy. Le BPRD lutte contre les menaces paranormales, fantômes et zombis, demi-dieux oubliés ou vampires, esprits mauvais ou dénaturés, créatures chtulhiennes tirées des abysses, des âges farouches ou extraterrestres. Or, quoi de mieux qu’un démon pour lutter contre des diables ?

Le recueil nous propose trois histoires confiées à différents dessinateurs, qui tous proposent des Hellboy fidèles au canon Mignola. Le trait du premier est très proche du dessin original, le second plus léger, presque souriant, le troisième plus réaliste. L’album se clos sur un généreux sketchbook aux belles esquisses préparatoires.

Plonger dans la série 1955 nous invite à remonter dans un lointain passé, un temps de ségrégation et de guerre froide. Ce monde nous paraît étrangement lent et fragmenté. Nos héros s’y déplacent en DC3 ou en lourdes Cadillac aux formes épanouies. L’information y est rare, voire censurée... Seul Hellboy est intemporel, un démon ne vieillit guère. Il demeure impulsif, pince sans rire et bagarreur. Exceptionnelles sont les créatures à lui résister, car son bras est puissant, sa main droite forte !

Gageons que la prochaine sortie du Helboy de Neil Marshall incite Delcourt à multiplier les sorties.