Je commence le run de Walter Simonson par ce second tome et compte bien vite dénicher le premier pour mieux saisir tous les tenants et aboutissants. Néanmoins, j'ai beaucoup apprécié le présent album qui peut se targuer de nombreuses qualités, à commencer par un dessin classique tout en maîtrise.


L'année 1985 s'ouvre en son premier trimestre sur la conclusion apocalyptique de la saga de Surtur. C'est une bataille géante à front multiple qui parvient à ne pas sombrer dans le ridicule tout en conservant une certaine forme de grandeur. Le meilleur passage reste l'union d'Odin, Thor et Loki, famille si souvent divisée qui trouvera en ce moment crucial la force et la détermination pour défaire le vil Surtur. Le dernier baroude d'honneur d'Heimdall sur le pont du Bifrost a aussi un caractère épique, légendaire à l'image des grands récits grec.


L'histoire part ensuite sur les conséquences de la saga et notamment le maintient de l'armée d'Asagard quelques temps sur Terre avec Beta Bill Ray. Le général aussi digne que Thor affrontera des banals vilains qui m'auront toutefois bien fait rire de par leur patriotisme qui sent bon la guerre froide:



Capitaine j'ai pas trimé trois ans au Vietnam pour aider un coco à démolir mon pays. _ Moi non plus Caporal. On est des voleurs et des criminels, mais merde on est des criminels Américains!



On a également une intrigue à base de filtres d'amour plutôt marrante mêlant Loki, Lorelei, Amora et Thor. Enfin, Simonson se décide à relancer une très bonne saga avec l'expédition en enfer.


Rien qu'avec cette intégrale on peut mesurer l'importante marque laissée par Simonson sur la mythologie de Thor. On retrouve en particulier bon nombre sources d'inspirations du travail de Gillen. Ce dernier aura en effet fait son propre arc narratif où Thor voyage en Hel ou par ailleurs relancé une saga de Surtur dans les pages de JiM, multipliant les hommages à Simonson. On peut aussi pensé à Balder couronné à nouveau par Straczynski 20 ans plus tard. Pourtant il faut bien admettre que les récits modernes de qualité ont su crédibiliser, étoffer cette mythologie déployée par Walter Simonson, à l'image d'Aaron qui magnifie de saga en saga les neuf royaumes. L’autre différence qui m'a déçu sur ce run dit incontournable est le travail sur les personnages qui a pour moi mal vieilli: d'un côté des personnages nobles et héros subissant les règles de la tragédie, alors que l'on lit à notre époque des récits où les personnages subissent des vrais évolutions et que l'on se plaît à aimer, à vibrer à leurs côtés. On ne fait plus du soap à deux francs avec ces prétendus triangles amoureux qui s'aiment à la manière des chevaliers et de l'amour courtois. Ces histoires factices nuisent tant au rythme qu'à l'image de grandeur que le récit essayent de renvoyer.


Une très bonne lecture mais pas non plus un chef d'oeuvre. L'univers de Thor continue de me fasciner plus j'en lis et en apprends.

WeaponX
7
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le 28 déc. 2016

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