Davy Mourier, c’est un peu le mec qui regarde la vie en mode dézoomé, avec un filtre noir sarcastique et quelques éclats de couleurs fluorescentes qu’on aurait arrachées à un rêve sous acide. 41€ pour une poignée de psychotropes, c’est comme une balade en montagne russe dans son cerveau… sauf que la montagne russe est cassée, et qu’on se retrouve à sauter dans le vide avec un parachute qu’on a oublié de plier.
Le titre annonce déjà la couleur : on est là pour une introspection brute, brute de décoffrage, mais avec un sens de l’humour qui frôle le désespoir. Mourier nous balance des anecdotes, des réflexions, et des émotions en vrac, comme si on assistait à une thérapie de groupe où c’est lui qui parlerait pendant toute la séance (et honnêtement, ça marche).
Graphiquement, c’est un chaos contrôlé. Les dessins oscillent entre des traits simples et des explosions visuelles qui rappellent un carnet de croquis fiévreux. C’est désordonné, parfois trop, mais c’est justement ce qui colle à l’ambiance : on est dans la tête de quelqu’un qui ne tient pas en place, et chaque page est un instantané de ses pensées les plus tordues (et hilarantes).
Le ton alterne entre des confessions ultra-personnelles et des blagues qui font mouche. On rit, mais un rire un peu nerveux, parce qu’au fond, Davy nous rappelle des trucs qu’on aurait préféré oublier sur nous-mêmes. La critique sociale est là, mais sans prétention. C’est un regard lucide, parfois cynique, parfois absurde, mais toujours humain.
Le seul reproche qu’on pourrait lui faire, c’est peut-être de se perdre parfois dans cette frénésie créative. À force de jongler entre les émotions et les gags, certaines idées mériteraient un peu plus d’espace pour respirer. Mais qu’importe, parce que l’ensemble fonctionne comme un puzzle qu’on ne finirait jamais vraiment.
En résumé, 41€ pour une poignée de psychotropes est une expérience : c’est à la fois une thérapie déguisée en bande dessinée et une tranche de vie servie avec une dose massive de second degré. Un récit qui parle à ceux qui aiment plonger dans les méandres de l’âme humaine, avec une lampe torche qui s’éteint et se rallume au pire moment.