"A l'époque, ridicule était celui pour qui des porte-clés n'étaient que des porte-clés..."

Une fois encore, Philémon et Barthélemy sont obligés de retourner dans le monde des lettres, cette fois à la poursuite du manu-manu de l'épisode précédent, ramené de force dans cet étrange endroit par Félicien et des gardes débarqués dans le monde réel. Les deux comparses vont encore une fois vivre des aventures vraiment délirantes, avec pour commencer une rencontre avec un maitre des latitudes et longitudes faisant rire les polytechniciens, qui doit finalement s'éclipser car arrive une sorte de brigade du rire qui conduit Philémon et Barthélémy devant le tribunal de la morosité suprême.
Dans cet épisode, Fred continue à montrer son monde en deux visions : l'une est tristounette, avec ces inquisiteurs du rire, l'autre est hilare et doit se cacher pour pouvoir rire débilement. Mais à chaque fois, c'est avec la même incrédulité juvénile que l'on suit les péripéties de Philémon, qui pourtant opèrent selon le même schéma depuis presque une dizaine de tomes, avec le père du héros toujours aussi rabat-joie et incrédule et des personnages qui restent à un même niveau de farfelu déroutant et fabuleux. A noter que ce tome est pour l'instant un des meilleurs dans la façon qu'a Fred d'utiliser et de réarranger les codes de la grammaire ou de l'orthographe française, déjà avec le jeu de mot de base dès la seconde page (dormir à poing fermé pour un manu-manu), puis avec les collages et bricolages sur les latitudes et longitudes, avant de finalement passer dans du grand n'importe quoi avec la falaise se déchirant et laissant apercevoir un escalier dans les pages de la bande-dessinée. J'ai également beaucoup aimé le passage sur les leveurs de nuit, très poétique et conforme à ce que Fred peut produire comme étrangeté. Idem avec le délire sur les porte-clefs, gros WTF de ce huitième épisode.
A L'HEURE DU SECOND "T" ne sera pas le tome qui me restera le plus en mémoire, mais je dois avouer qu'il est habilement construit en fond et en forme.
Pariston
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le 21 mars 2012

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